Le ministère des Affaires étrangères français confirme jeudi 12 mars l'enlèvement au Soudan d'un humanitaire français travaillant pour la section belge de l'ONG Médecins sans Frontières (MSF), avec deux ressortissants de pays étrangers. Le Quai d'Orsay "confirme l'enlèvement mercredi soir d'un membre français d'une ONG dans la localité de Saraf Omra au nord du Darfour, au Soudan", a déclaré le porte-parole du ministère, Eric Chevallier. "Deux autres représentants expatriés de cette ONG ont également été enlevés, ainsi que deux employés soudanais qui ont été libérés", a-t-il dit. "Bernard Kouchner a immédiatement mobilisé le centre de crise du ministère" qui "est en contact avec la famille et, comme notre ambassade à Khartoum, avec les différents interlocuteurs concernés", a ajouté le porte-parole. Les otages sont en vie MSF a indiqué que trois volontaires internationaux - une infirmière canadienne, un médecin italien et un responsable de terrain français - travaillant pour sa section belge ont été enlevés au Darfour. Les trois travailleurs humanitaires occidentaux sont en vie, a assuré un responsable soudanais, précisant que Khartoum travaillait à leur libération. "Ils ont parlé avec leurs collègues au téléphone. Ils vont bien", a déclaré Hassabo Mohammed Abdel Rahmane, chef de la Commission soudanaise des affaires humanitaires, lors d'une conférence de presse à Khartoum. Ce genre d'incident "peut arriver n'importe où" au Darfour, a-t-il ajouté, précisant que Khartoum "rejetait" ces actes de violence. Malgré ces déclarations, l'ONG a annoncé qu'elle allait retirer du Darfour la quasi-totalité de son personnel. Une semaine après le mandat d'arrêt Les cinq employés de la section belge MSF ont été kidnappés au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile, une semaine après l'émission d'un mandat d'arrêt par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Les sections française et hollandaise de MSF avaient été expulsées du Darfour la semaine dernière par les autorités soudanaises, en réponse au mandat d'arrêt, mais pas celles de la Belgique, de la Suisse et de l'Espagne. La guerre civile au Darfour a fait 300.000 morts selon l'ONU depuis 2003, mais 10.000 seulement selon Khartoum, et quelque 2,7 millions de déplacés.