Le gouvernement a opéré une révolution dans l'Enseignement et la Santé    Finances publiques : Un excédent budgétaire de 5,9 MMDH à fin mars    Avant sa participation au Gitex 2025, Kaspersky dévoile les chiffres de la cybersécurité en Afrique : 66 millions de clics sur des liens frauduleux entre 2023 et 2024    Alger fulmine contre la mise en examen en France d'un agent consulaire soupçonné d'implication dans l'enlèvement d'un opposant en exil    À Marseille, un clandestin algérien menace le vice-consul du Maroc et blesse un agent de sécurité    Décret 2-24-921 : Un acte fondateur pour la souveraineté numérique du Maroc    CNSS : Après le grand "leak", des appels d'offres juteux sous les projecteurs    Filière apicole : Ces pluies qui redonnent des ailes aux abeilles [INTEGRAL]    Botola D1 / J26 : Ce samedi, soirée de Derby au '' Stade d'Honneur'' !    Basket African League / FUS - Stade Malien pour un tout petit espoir de qualification du Fath !    Botola DII : Deux chocs cet après midi    Le mythe des enfants zouhris et les trésors enfouis    En Afrique du Sud, une juge marocaine élue présidente de l'AIFJ    Des hackers marocains publient 34 Go de données sensibles du ministère algérien de l'Industrie pharmaceutique    Akhannouch exhorte les parlementaires RNI à monter au front pour contrer le « buzz politique »    La CDG du Maroc et la SVIJ de Jordanie entérinent un pacte de coopération technique et institutionnelle    Hackers marroquíes publican 34 GB de datos sensibles del Ministerio argelino de Industria Farmacéutica    Dissimulation fiscale à grande échelle : les professions libérales dans le viseur après la fuite explosive à la CNSS    Retour des pluies, voici les hauteurs enregistrées lors des dernières 24 heures    Accident d'un avion de la compagnie Air Océan à Fès : ouverture d'une enquête technique    La future station de dessalement de Tarfaya déclarée d'utilité publique    Diaspo #384 : Sossam, parcours magique de l'autodidacte d'Inezgane    Festival du livre de Paris : Invité pour la 2e fois, le Maroc est « fier et très honoré »    Taliouine Chinese Mining Company, nouvelle entité sino-marocaine pour l'extraction stratégique dans le Haut-Souss    Marsa Maroc pourvoit Casablanca d'une nouvelle structure logistique dotée de 300 000 dirhams    Rdv de L'Opinion : Décryptage des enjeux de la reprise parlementaire avec Allal Amraoui    L'armée algérienne finalement absente de l'African Lion 2025    Congrès américain : le Polisario risque d'être classé comme organisation terroriste    Le Chœur philarmonique du Maroc rend hommage aux King's Singers    Le caftan marocain déposé à l'UNESCO    Crash d'un avion près de l'Aéroport de Fès : 4 blessés et des dégâts matériels importants    CAN U17 : Ziyad Baha veut conserver le trophée    La Fairmont Morocco Golf Cup fait à Taghazout pour sa 5ème édition    Bourse de Casablanca : la sérénité est de retour pour 90 jours !    Tarifs douaniers américains : La guerre commerciale pourrait réduire de 0,7 % la croissance mondiale    Casablanca: interpellation d'un ressortissant français d'origine algérienne faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international    Fortes pluies parfois orageuses, rafales de vent localement fortes avec chasse-poussières, de vendredi à dimanche, dans plusieurs provinces du Royaume (Bulletin d'alerte)    Un sénateur américain envisage de présenter un projet de loi classant le « Polisario » comme organisation terroriste    Le président Macron visite le pavillon du Maroc, invité d'honneur du Festival du livre de Paris    Mehdi Bensaid inaugure le Pavillon du Maroc, invité d'honneur du Festival du Livre de Paris 2025    L'Amérique du Sud soumet une candidature officielle pour un Mondial 2030 à 64 équipes    La Chine répond à l'escalade commerciale de Washington par un Livre blanc : un appel au dialogue et au multilatéralisme plutôt qu'à l'affrontement    Talbi Alami appelle à une mobilisation active pour un Maroc fort et unifié    CAN U17 (Quarts de finale): Le Maroc bat l'Afrique du Sud et va en demi-finale    Festival du Livre de Paris : Le choix du Maroc comme invité d'honneur s'inscrit dans la dynamique du partenariat bilatéral d'exception    Le Bénin crée le « Cotonou Comedy Festival »    Premier League : Mohamed Salah prolonge avec Liverpool au-delà de 2025    Festival du livre de Paris. La Kabylie expose en force    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La concurrence turque avance ses pions
Publié dans Les ECO le 21 - 01 - 2013

1-L'agroalimentaire opte pour une politique de benchmarking
La Turquie se positionne aujourd'hui davantage en concurrent qu'en partenaire du Maroc. Selon les professionnels du secteur, la production agricole turque est compétitive et leur économie d'échelle reste importante. De plus, les producteurs turcs bénéficient de subventions à l'exportation, ce qui leur permet de présenter un bon modèle de compétitivité sur les marchés à l'export. Ces derniers présentent également un modèle de protectionnisme hermétique, empêchant de nombreuses marchandises d'intégrer leur marché en importation. «Aujourd'hui, signer un accord avec eux équivaudrait à une falsification de l'industrie marocaine», explique Amine Berrada, président de la FENAGRI. En attendant, un accord de libre-échange est aujourd'hui en cours et doit être élargi à l'agro-alimentaire. «Les produits turcs sont compétitifs, présentant une sous-facturation en exportation bien que cette tendance soit aujourd'hui limitée», ajoute Berrada. Les facteurs de production turcs permettent d'assurer actuellement un bon niveau de compétitivité relayé par une culture d'exportation développée et supérieure à celle du Maroc.
Les recos' :
«À mon sens, il faudrait que le Maroc adopte aujourd'hui une véritable politique d'accès aux intrants en premier lieu. Il devrait s'en suivre une politique fiscale qui permette aux professionnels du secteur de rester compétitifs et enfin développer une politique d'exportation à même de positionner le produit marocain sur les différents marchés cibles», estime Berrada. Sur ce point, le Maroc enregistre un retard par rapport à la Turquie, qui adopte une politique de promotion des exportations très agressive. Dans cette logique, il conviendrait, d'après les remarques des opérateurs nationaux, d'instaurer des barrières à l'entrée. D'une manière plus générale, bien que la Turquie soit un concurrent féroce, le Maroc gagnerait beaucoup à s'en inspirer.
2-Le BTP appelle à la préférence nationale
La concurrence turque est aujourd'hui féroce pour les professionnels marocains opérant dans le BTP. Ce qu'il est important aujourd'hui de noter, c'est que les entreprises turques ne viennent pas uniquement pour un seul marché et adoptent une attitude conquérante. Elles bénéficient d'encouragements de leur propre gouvernement, ce qui leur permet d'opérer sur plusieurs marchés, avec notamment au Maroc une participation dans la réalisation de travaux publics et de routes. C'est clairement une stratégie de domination du marché, qui se trouve favorisée par un accord de libre-échange entre les deux pays.
Les recos' :
Dans ce contexte, l'activité de préservation du marché doit être nationale, à l'image de celle opérée aujourd'hui en Turquie. Le secteur du BTP est préservé dans tous les pays du monde. Ceci permet aux gouvernements de préserver leurs devises. De plus, il faut absolument mettre en place un système de préférence nationale. Du côté du privé, pour rester concurrentielles, les entreprises marocaines n'ont d'autre choix que de se battre sur les prix qu'elles affichent. Pour ce qui est d'envisager une coopération avec les professionnels turcs, ceci est difficile dans l'état actuel des choses, dans la mesure où un tel travail demande de la volonté, dans un secteur où l'esprit de collaboration est très faible.
3-Les IMME dessinent une collaboration marocco-turque
Pour les professionnels du secteur, il est aujourd'hui indéniable que l'offre turque présente un modèle concurrentiel, notamment pour ce qui est machines industrielles. La FIMME, à travers la préparation de son contrat-programme avec l'Etat, a pris en compte le fait que l'offre turque reste très présente sur les marchés à l'export. De plus, le secteur privé turc bénéficie d'un certain nombre de mesures gouvernementales que nous n'avons pas au Maroc. Leur niveau technologique semble bien plus avancé, tandis que celui du Maroc reste à l'état embryonnaire. Les entreprises nationales ne sont pas concurrentielles, dans la mesure où les prix appliqués restent supérieurs à ceux des Turcs, en raison de la cherté de l'énergie et de l'accès difficile aux matières premières.
Les recos' :
«Je pense qu'il n'est pas très juste de parler de concurrence turque dans le secteur des IMME», explique Ali Alaoui, directeur de la FIMME. Les Turcs ont en effet sollicité la participation de la Fédération des industries métalliques et métallurgiques pour instaurer un modèle de coopération. Ceci entre dans le cadre d'une étude préliminaire à une installation au Maroc de quelques entreprises turques spécialisées dans le secteur.
4-Le textile veut rendre la pareille
La Turquie a adopté depuis 20 ans une vraie stratégie de conquête. Dans le secteur du textile, les Turcs ont d'abord démarré par une politique de soutien public avec une filière industrielle intégrée. Depuis les années 1990, ils ont oeuvré à l'émergence de marques nationales. Aujourd'hui leur industrie est beaucoup plus puissante que celle du Maroc et c'est avant tout un modèle à suivre, avant même de le voir en concurrent. En ce qui concerne la politique de soutien des marques turques à l'exportation, baptisée «turquality», cette dernière mobilise plusieurs centaines de millions de dollars dans le but de financer les campagnes de communication des opérateurs ainsi que le loyer de leurs locaux. Côté marocain, les mesures restent timides. Nous sommes en proie à une absence de politique industrielle et nous évoluons dans un environnement miné par l'informel, alors que le marché parallèle a été combattu en Turquie. Pour remédier à ce déséquilibre, une étude qui vise à élaborer une vision à horizon 2015 a été élaborée par les opérateurs du secteur pour définir une stratégie sectorielle qui sera remise prochainement aux pouvoirs publics. Aujourd'hui, il est nécessaire de remettre le textile dans une logique concurrentielle. «Au Maroc, nous avons le marché le moins compétitif au monde, à cause de l'informel. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il ne s'agit pas d'interdire l'arrivée des enseignes turques sur le marché marocain, mais seulement de les limiter», explique-t-on auprès des textiliens marocains. De plus, le Maroc peut bénéficier de sa proximité culturelle avec la Turquie, notamment dans le secteur de la mode.
Les recos' :
Dans ce sens, les industriels marocains gagneraient réellement à développer leur offre en direction de la Turquie, qui aujourd'hui est un marché très mature. D'autre part, la mise en place d'une véritable politique sectorielle qui présente un soutien au secteur sur plusieurs fronts devrait permettre d'attirer de nouveaux acteurs d'élite dans ce domaine et de nouveaux capitaux. En ce qui concerne l'investissement des sociétés marocaines en Afrique, il faut souligner que ce marché ne remplacera pas le potentiel européen et ce nouveau marché est à envisager sur le moyen et long termes et non à court terme.
5-Les plasturgistes se retirent de la compétition à l'export
Le secteur de la plasturgie n'a pas échappé à la concurrence turque. Cette dernière est, selon les dernières études réalisées, parvenue à développer sa plasturgie en accompagnant sa mise à niveau par le biais de l'intervention conjointe de l'Etat et des associations professionnelles. La Turquie a en effet pu faire émerger une offre compétitive par la création d'un contexte règlementaire qui abolit les droits de douane avec l'Europe avec un accès aux polymères et à l'exportation de produits. De plus, l'Etat a imposé des normes turques qui ont permis la mise à niveau qualitative des produits turcs et la protection de l'industrie naissante sur certains produits. Sur le volet exportation, l'Etat turc a mis en place des représentations commerciales dans les principaux marchés pour doper l'export et attirer des entreprises étrangères. Du côté marocain, la problématique de la technicité persiste encore, les professionnels du secteur peinent à maintenir un niveau de compétitivité face à une économie parallèle régie par les lois de l'informel.
Les recos' :
Dans ce contexte, «le plastique marocain ne peut pas être compétitif face aux Turcs ou encore aux Chinois», explique Mamoun Marrakchi, président de la Fédération nationale de la plasturgie. Le marché marocain reste, selon les opérateurs, trop petit pour envisager de grands volumes de production. Plus concrètement, le marché national des commodités n'est pas fait pour l'export et «en tant que professionnels du secteur, nous n'envisageons pas d'y investir», tranche Marrakchi.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.