À l'issue de la conclusion des consultations bilatérales annuelles entre les administrateurs du FMI et les institutionnels marocains, le FMI a communiqué ses conclusions sur l'évolution des politiques publiques nationales. Si les principales grandeurs économiques se maintiennent à des niveaux satisfaisants, bon nombre de défis restent à relever si le royaume tient à honorer ses engagements vis-à-vis de ses partenaires internationaux, et à satisfaire «les revendications populaires» émanant des dernières tensions sociales nationales et régionales. Et s'il est un point essentiel sur lequel les rapporteurs ont beaucoup insisté, c'est bien celui du champ couvert par la politique budgétaire nationale. En se prononçant vivement pour «un assainissement des finances publiques, face à la croissance des revendications populaires», ces derniers regrettent, implicitement, que le contexte social national, mû en partie par les perturbations politiques du printemps arabe, ait largement pesé sur les actions budgétaires des autorités marocaines. Un déficit à 3% Sur la base du constat, d'un relèvement général des dépenses publiques, les rapporteurs du FMI s'attardent sur la hausse des subventions des produits alimentaires et pétroliers qui, établies à 2,1% dans le budget 2011, finiront vraisemblablement à près de 5,5% du PIB à fin 2011. Davantage, en considération de l'effort d'augmentation des niveaux de salaires, qui devrait ramener la masse salariale à hauteur de 0,2% du PIB, et de l'ensemble «des mesures compensatoires» entreprises par l'actuel gouvernement sortant, le déficit budgétaire, à fin 2011, devrait atteindre 5,7% du PIB, en hausse annuelle de 1,1 point. Point culminant du chapitre budgétaire, et suivant les engagements des autorités marocaines pour «entreprendre des mesures d'ajustement budgétaire». D'ici 2012, le FMI fait l'hypothèse d'une diminution du déficit à 3% du PIB, ce qui devrait «ramener la dette publique à 50% du PIB à moyen terme», en rappelant toutefois la nécessité de réformer le système de subvention généralisée, pour le rendre «mieux ciblé» et plus en phase avec les attentes des populations les plus défavorisées du royaume. Par ailleurs, si les principaux indicateurs économiques devraient rester stables, notamment un taux de croissance supérieur à 4%, un taux de chômage autour de 9% et une inflation en hausse moyenne de 1,5%, la conjoncture internationale, caractérisée par une forte incertitude sur les perspectives économiques de la zone euro et de la région MENA, devrait avoir un impact non négligeable sur un certain nombre de compartiments de l'économie nationale, dont notamment le déficit du compte extérieur courant, qui devrait terminer l'année en cours à près de 5% du PIB. Pour y faire face, les rapporteurs y vont de leurs recommandations, de la nécessité d'une politique de croissance inclusive, émergeant de la base et au profit des moins nantis, à la «transition vers un régime de change plus souple, de nature à renforcer le cadre de politique monétaire de la BAM», en passant par l'amélioration de la souplesse du marché du travail. Finalement, les enjeux restent les mêmes, du moins tant que la phase «émergence» de notre économie n'est pas achevée. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine.