C'est en fin de semaine que les travaux de la 1ère édition des Journées Professionnelles du Tourisme (JPT) se sont achevés, à Agadir. L'émission de plusieurs recommandations a marqué la fin des travaux de cette rencontre. En effet, la déclaration d'Agadir a appelé à l'institutionnalisation des JPT, de façon à ce qu'elles soient semestrielles. De plus un intérêt particulier a été accordé à l'amélioration de la concertation entre l'ONMT et les professionnels du tourisme pour la programmation et l'organisation des Workshops, des Eductours et des Salons, notamment en incitant les associations professionnelles à préparer un planning et des thématiques complètes, avant fin août, et pour l'année 2013 pour améliorer l'efficacité des Workshops et des Eductours en les planifiant de 6 à 12 mois à l'avance, tout en spécifiant le produit et la cible à atteindre afin d'en institutionnaliser l'évaluation et le suivi. Concrètement, la déclaration a insisté sur la mise au point d'outils de partage de l'information entre l'Office et les professionnels, en l'occurrence les bases de données, plus particulièrement «Les Experts Maroc» ainsi que la confection d'un plan d'actions commun pour la promotion du tourisme interne. Par ailleurs et à l'issue des workshops dédiés aux marchés émetteurs, les professionnels ont insisté sur la nécessité de régler la contrainte liée à l'aérien, l'amalgame fait autour de la destination Maroc et le développement du circuit de distribution des TO. C'est le cas du marché de l'Europe du nord (Allemagne, UK & Benelux) pour lequel la nécessité de créer un fond spécifique pour l'aérien s'impose. L'objectif est d'atténuer le déficit de lignes sur certaines destination, notamment l'Allemagne et le Royaume-Uni. Par ailleurs, les rapporteurs ont appelé à l'adaptation des circuits de distribution. Dans la pratique, l'Online est prisée par le Royaume-Uni tandis que pour l'Allemagne et le Benelux, les touristes optent toujours pour les grossistes. En détail, 10% des Hollandais et 25% des clients belges passent par les circuits de distribution Online contre une moyenne de 50% qui passent par les circuits traditionnels. De surcroît, il faut renforcer la présentation de la marque Maroc en Hollande vue la taille du marché, alors que les flux belges bénéficient déjà d'une proximité culturelle avec le Maroc. Pour le marché scandinave (Norvège, Suède, Danemark), les rapporteurs ont insisté sur l'octroi de plus de moyens et le renforcement de la présence de la destination Maroc dans ces pays à travers Internet (plus 30% des voyages sont achetés «Online»), les courts séjours avec FIT (Free Independant Traveller et le «All inclusive» qui devient une formule de plus en plus prisée. Preuve en est, son évolution a augmenté de 6% en 2007 à 20% fin 2011. En termes d'aérien, les participants ont souligné la nécessité d'engager des négociations avec Norvegian Airlines pour augmenter le nombre de fréquences, sachant que 75 TO (de différentes tailles) commercialisent le Maroc. Sur un autre registre, les professionnels ont appelé à l'utilisation du Networking communautaire de façon à ce que les Marocains résidents dans ces pays, soient des ambassadeurs de la destination. Dans le même ordre d'idée, les professionnels ont abordé le ciblage de ce segment (MRE) qui a des besoins spécifiques durant le mois de Ramadan en vue d'atténuer l'absence des touristes étrangers pendant cette période. S'agissant de l'Europe du sud, les participants ont appelé à réinvestir le marché portugais, dont le taux de croissance annuel est égal à 10%. De l'avis des professionnels, ce marché peut être à long terme un tremplin vers les flux brésiliens, à condition de régler la contrainte aérienne et de communiquer davantage. Pour ce qui est du marché espagnol ayant accusé une régression de 4% en termes d'arrivées et de 25% en nuitées, les professionnels ont recommandé de rectifier l'image de la destination Maroc en développant le produit «désert» et en renforçant les connexions aériennes. Quant au flux français, les professionnels ont insisté sur la vitalité de ce marché sur lequel il faut communiquer en permanence. C'est pourquoi, ils ont appelé à la consolidation de la distribution via les grossistes (TO), mais aussi le développement du Digital et la vente en ligne en nette croissance. En ce qui concerne le marché Italien, qui reste un marché à haute valeur ajoutée, les professionnels se sont accordés sur la mobilisation des réceptifs puisque les flux italiens font toujours confiance à la distribution traditionnelle. Soulignons que ce marché a affiché une régression de l'ordre de 20.000 en termes d'arrivées et 197.000 en nuitées en 2011, par rapport aux indicateurs de 2010. Pour les marchés émergents, notamment des Etats-Unis et la Russie, les recommandations ont porté essentiellement sur la nécessité de multiplier les Workshops, les Eductours et de participer davantage aux événements tout en encourageant les MRE aux Etats-Unis à s'impliquer dans le marketing, en tant qu'agent de voyage, pour devenir des relais du tourisme marocain. Pour la Russie, le défi est d'influencer les habitudes des touristes russes au point de dépasser la saisonnalité, notamment durant la période estivale, de programmer des séjours tout au long de l'année, de disposer de plus de guides russophones et de résoudre la défaillance aérienne. Pour l'Europe de l'est (Pologne, Hongrie et Tchèque) cette fois-ci, les professionnels ont souligné l'importance de regrouper les TO sur le marché marocain comme ils le font déjà sur d'autres marchés afin de limiter le risque aérien, et d'identifier les futurs partenaires de nouveaux réseaux de vente. In fine, pour le Moyen-Orient et l'Asie, il s'agit de participer massivement aux Salons de Dubaï, Tokyo, Istanbul et Pékin. En termes de produits, il suffit de compléter l'offre existante par des lieux de shoping pour la clientèle du Golfe, notamment les Saoudiens, les Emiraties et les Qatariens. Il y a lieu de noter que la durée des vacances des pays du CCG peut atteindre 3 à 4 semaines, d'où la nécessité de promouvoir des packages et des formules d'hébergement en famille pour ces flux, en nette augmentation depuis l'année 2005. Points de vue Cette rencontre avait pour objectif le renforcement de la concertation entre les secteurs public et privé sur les actions de promotion. Il s'agissait aussi de donner une sorte de plateforme qui nous a permis de sortir avec des pistes de réflexion et de récupérer de l'information auprès des professionnels afin de la développer via des actions promotionnelles. Hamid Addou, directeur général de l'ONMT. L'année 2011 a connu une très forte progression, par rapport aux années précédentes. Quand on compare l'année 2011 à celle de 2010, on constate qu'on a réalisé une augmentation de 5%, cela veut dire que l'année 2011 a été une année exceptionnellement forte en termes de progression. L'exercice 2012 s'inscrit dans le cadre de la continuité. Maintenant toutes les régions sont concernées par une conjoncture difficile. Les solutions à mettre en œuvre se déclinent autour de 3 types de mesures. Tout d'abord, garder la vigilance et aller contacter le client puis chercher d'autres flux touristiques là où la marque Maroc n'est pas présente, notamment sur les marchés émergents tout en gardant nos parts de marché traditionnelles. Les autres mesures sont purement financières. Il y a des conventions et des contacts avec les banques pour essayer un peu de voir au cas par cas, quelles sont les meilleures solutions à apporter pour remédier à la problématique que certains établissements rencontrent. Le 3e type de mesures et cela ne peut être actionné qu'à long terme, c'est-à-dire, si on constate que ce recul se prolonge dans la durée au delà de 6 mois, à ce moment là, on va actionner le 3e pallier à savoir des mesures qui vont être demandées auprès des pouvoirs publics, notamment des mesures fiscales et sociales. Ali Ghannam, président de la Fédération nationale du tourisme. Le tourisme a été consolidé avec une croissance lente de l'ordre de 4,4% en 2011 et ceci à cause des incidents géopolitiques qui ont secoué le monde, notamment le printemps démocratique dans les pays arabes, la crise économique et financière qui a touché les principaux marchés émetteurs, ainsi que les effets des catastrophes naturelles, en particulier le Tsunami au Japon et le volcan de l'Islande. Mais l'envie de voyager existe toujours. Dans ce contexte, le tourisme au Maroc a affiché une stagnation de 1% contre 11 % en l'année 2010, tandis que des destinations avoisinantes ont enregistré des chutes de l'ordre de 31% pour la Tunisie et de 32% pour l'Egypte. Pour ce qui est du tourisme mondial, les prévisions pour l'année 2012 sont optimistes (croissance de 3% à 4% de l'activité touristique). Ousmane Ndiaye, directeur du programme régional pour l'Afrique à l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).