52% des 652 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm, ont annoncé trouver les perspectives économiques du Maroc comme étant positives pour 2017. À l'opposé, 48% sont plutôt pessimistes à ce niveau. Le timing du sondage FLM sur les perspectives économiques en 2017 nous paraît opportun au lendemain de l'ajustement des prévisions de la Banque centrale ainsi que de la meilleure visibilité vis-à- vis de la campagne agricole. De plus, au niveau international, les choses sont un peu plus claires au niveau du Brexit ou de l'orientation de l'administration Donald Trump. Ainsi, à l'international, le Brexit semble compenser pour le Maroc, les relations plus ou moins tendues avec l'UE. En particulier, le Maroc pourra renégocier avec le Royaume-Uni l'Accord de libre-échange et trouver, au niveau de Londres, une alternative à l'UE. Quant à Trump, la vague de protectionnisme lancée, ne peut que servir le Maroc dont la balance commerciale est largement dans le rouge. C'est dans ce contexte que la croissance économique devra rebondir car BAM table en 2017 sur un accroissement de la valeur ajoutée agricole de 11,5% grâce à une bonne pluviométrie. Ainsi, le PIB non agricole devrait progresser de 3,4% et la croissance globale ressortirait ainsi à 4,3%. Ce niveau tranche avec la croissance atone de 1,1% enregistrée en 2016. L'autre point positif au niveau des perspectives économiques est relatif à l'inflation qui reviendrait à 1,1% en moyenne en 2017, contre 1,6% en 2016, grâce à la dissipation de l'impact des chocs sur les prix des produits alimentaires à prix volatils. Aussi, même la composante sous-jacente de l'inflation ne devrait augmenter qu'à 1,5% en 2017 contre 1,3% en 2016, malgré l'anticipation par BAM de l'amélioration de la demande domestique et de la hausse de l'inflation importée. Aussi, la machine des crédits bancaires semble être repartie avec le rythme du crédit bancaire au secteur non financier qui s'est accéléré de 0,3% en 2015 à 3,9% en 2016. Surtout, BAM table sur une hausse du crédit au secteur non financier de à 4,5% en 2017 et à 5% en 2018. Toutefois, en zone grise, figure le déficit budgétaire car si ce dernier a baissé à 4,2% du PIB en 2016 contre 4,4% en 2015, celui-ci est en dépassement de 5,5 MMDH ou de 0,7% du PIB par rapport à la cible de la loi de Finances. Aussi, malgré ou grâce au blocage gouvernemental, le déficit du Trésor à fin février 2017, a atteint 5,9 MMDH, contre un déficit du Trésor de 14,1 MMDH à fin février 2016, affichant ainsi une baisse de 8,2 MMDH. Ce déficit représente 11,5% de l'objectif annuel. Quant aux réponses pessimistes, la raison est probablement liée au déficit commercial persistant, car malgré la baisse de la facture énergétique, le déficit commercial s'est aggravé de 18,2% en 2016. Ainsi, le déficit du compte courant se serait creusé de 2,2% du PIB à 4,2% du PIB. Aussi, même si selon les prévisions, le déficit du compte courant devrait s'alléger à 3,3% du PIB en 2017, les chiffres à fin février 2017, sont mauvais avec un déficit commercial qui a augmenté de 4,8 MMDH avec un taux de couverture de 58,8%. Pour les autres flux extérieurs, les recettes MRE sont en baisse de 3,1% contre un recul de 9,3% pour la balance voyages. Aussi, le flux IDE régresse de 25,7%. In fine, ces flux ne couvrent que 64,1% du déficit commercial contre 86,6% en 2016. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Faut-il être optimiste pour 2017 ? Farid Mezouar : Oui car la bonne pluviométrie devrait stimuler la croissance économique. Surtout, même si l'agriculture ne pèse que grosso-modo 15% du PIB, elle constitue la principale source de revenus de plus du tiers des Marocains qui vivent en milieu rural. Aussi, les finances publiques sont sous contrôle et l'inflation est maîtrisée. De plus, la confiance des grands groupes dans le Maroc comme PSA ou Haite, témoigne de cette bonne santé de l'économie nationale. Où sont les dangers qui guettent l'économie marocaine ? Je citerais le chômage et le déficit commercial qui sont presque liés. En effet, si le taux officiel du chômage est de 9,4%, le taux aux d'activité des femmes n'est que de 23,6% contre 70,8% pour les hommes et 46,4% pour l'ensemble. Aussi, le taux de chômage est de 16,9% chez les diplômés et de 22,5% chez les 15-24 ans. De l'autre côté, le Maroc ne peut plus se permettre d'injecter en continu près de 1,5 Mrds $ nets par mois dans le commerce international. Ces montants sont autant d'emplois créés à l'étranger par la demande nationale.