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L'Iran : cette menace qui se profile !
Publié dans La Vie éco le 14 - 03 - 2023

Les liaisons dangereuses. Ce titre de l'œuvre la plus emblématique de Choderlos de Laclos pourrait aisément être repris pour qualifier la relation troublante et alarmante entre l'Iran et le Polisario, avec le Hezbollah et l'Algérie comme alliés.
L'hostilité de l'Iran envers le Maroc ne date pas d'aujourd'hui, puisqu'à plusieurs reprises depuis le renversement du Shah d'Iran, en 1979, le Royaume avait rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran. Mais les tensions entre les deux pays se sont toujours limitées au volet diplomatique. Toutefois, les nouvelles menaces que fait peser le régime iranien sur la sécurité du Maroc par la livraison de drones armés au Polisario ou par des cyber attaques contre des intérêts marocains sont inédites et nécessitent désormais une stratégie de défense globale.
La livraison de drones au Polisario se précise
Ce qui avait déjà été dénoncé précédemment par l'ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilal, vient d'être confirmé encore une fois par Haboub Cherkaoui, patron du BCIJ dans un entretien accordé à la chaîne d'information israélienne i24news : «L'Iran fournit à la milice du Polisario des missiles anti-aériens et des drones par l'intermédiaire du Hezbollah et avec l'aide de l'Algérie», soulignant que «ce soutien iranien est une source de déstabilisation pour le Royaume du Maroc». Mais les responsables politiques et sécuritaires marocains ne sont plus les seuls à alerter sur les relations occultes et dangereuses entre l'Iran et le Polisario. Un article du média américain Boston Herald a mis en garde contre cette menace pressante de l'Iran qui cherche à déstabiliser la région du Maghreb par la livraison de drones au Polisario. L'auteur de l'article souligne que «l'Iran, en collusion avec l'Algérie, approvisionne les rebelles du Front Polisario qui sont engagés dans des attaques de guérilla contre le Maroc». Si sur le terrain militaire les drones iraniens n'ont pas encore fait leur apparition, la livraison de ces systèmes d'armes au Polisario ne fait plus l'ombre d'un doute. La question de la présence des drones iraniens en Afrique du Nord avait également suscité l'inquiétude au Parlement européen lorsqu'un député du Parti populaire européen, Antonio López-Istúriz White, avait questionné le Haut Représentant pour la politique étrangère et la sécurité, Josep Borrell, sur la fourniture de drones iraniens au Polisario.
Quand on connaît la stratégie adoptée par le régime iranien dans la guerre qu'il livre par procuration à ses adversaires dans le Moyen-Orient, dont l'Arabie-saoudite, il y a de quoi être inquiet. Il est utile de rappeler que l'Iran avait livré des drones à son proxy, la milice houthie, afin qu'elle lance une série d'attaques de drones, en 2019 puis en 2022, qui ont réussi à pénétrer l'espace aérien saoudien pour détruire partiellement des sites de production de pétrole. A travers ce mode d'action, l'Iran a pu porter un coup aux capacités de production pétrolière de son rival saoudien, sans pour autant endosser la responsabilité de l'attaque et subir par la suite des sanctions de la part de la communauté internationale. Des drones iraniens aux mains des milices du Polisario pourraient donc constituer une menace pour toute la région. Au-delà même du détroit de Gibraltar, des cibles sur le territoire européen pourraient être visées, si d'aventure le régime iranien entrait dans une confrontation directe avec les puissances occidentales.
Stratégie de défense contre la menace iranienne
Face à cette menace imminente, quelle stratégie peut être adoptée par les FAR ? L'utilisation de différents types de drones iraniens par les forces armées russes sur le théâtre d'opérations en Ukraine a sûrement constitué une aubaine pour les observateurs et analystes militaires des FAR. En effet, les capacités offensives de ces armes ainsi que leurs vulnérabilités ont dû être étudiées et analysées de façon minutieuse afin d'apporter les parades nécessaires et les contre-mesures qui permettront de se prémunir contre ces drones. Car l'effet de surprise qui avait prévalu lors de leur première utilisation sur le terrain n'existe plus désormais.
Mais peut-être que les mesures de protection les plus efficaces contre la livraison de drones demeurent les menaces de sanctions économiques contre les pays qui fournissent ou facilitent le transfert de ce type d'armes : l'Iran et l'Algérie. Et le timing de la visite du Général d'Armée Mark Milley, Chef d'Etat-Major des Armées des Etats-Unis au Royaume n'est pas anodin. Durant ce premier déplacement du plus haut gradé des forces armées américaines à Rabat, consécutif à une visite à Tel Aviv, un message très fort a été envoyé à l'axe Alger/Téhéran. Le Général Milley qui a qualifié le Maroc comme «un partenaire et grand allié des Etats-Unis et un pays stable dans un continent et une région en quête de stabilité» fait évidemment allusion au rôle déstabilisateur que tente de jouer l'Iran dans la région tout en s'appuyant sur son allié algérien.
Le Maroc, cible des attaques cyber iraniennes
L'Iran se positionne donc de plus en plus comme une puissance militaire régionale qui s'appuie sur une industrie militaire performante en misant sur ses drones d'attaque. Allié des deux grandes puissances militaires rivales des USA, la Russie et la Chine, l'Iran mise également sur son programme de missiles balistiques longue portée qui fait peser une menace sur tous les pays de la région. Ce qui lui a valu d'ailleurs de nouvelles sanctions économiques de la part de Washington qui visent sa production pétrolière et son secteur bancaire.
Mais Téhéran ne se limite pas qu'au domaine de l'armement conventionnel et nucléaire. Le cyberespace est un autre champ de conflictualité que l'Iran utilise pour porter des attaques contre ses adversaires. Faisant partie des 15 cyberpuissances mondiales répertoriées par l'International Institute for Strategic Studies de Londres dans son classement publié en 2021, l'Iran utilise ses cybercapacités pour porter des attaques contre ses adversaires en visant des sites et des opérateurs stratégiques. Ainsi, les cabinets de conseil d'Accenture Cyber Threat Intelligence (ACTI) et de Prevailion Adversarial Counterintelligence (PACT) viennent de publier des rapports qui pointent du doigt la responsabilité des services iraniens derrière des cyberattaques qui ont visé les réseaux d'entreprises de télécoms et des fournisseurs d'accès à internet au Maroc entre juillet et octobre 2021. Et c'est d'ailleurs pour enforcer ses capacités de cyberdéfense que le Maroc a participé à la «Cybertech Global 2023» à Tel Aviv entre le 30 janvier et le 1er février aux côtés d'Israël, des Emirats arabes unis et du Bahreïn, tous signataires des Accords d'Abraham. Le récent accord de coopération militaire et sécuritaire signé entre le Maroc et Israël semble être donc un partenariat de raison qui viserait, entre autres, à former un front uni contre une menace commune : le régime autoritaire iranien et ses velléités hostiles et déstabilisatrices au niveau de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Quels drones iraniens pour le Polisario ?
Il est difficile pour l'instant de savoir quels sont les modèles de drones iraniens qui pourraient être livrés aux milices du Polisario. Néanmoins, l'arsenal des drones iraniens se limite à quelques modèles dont les caractéristiques sont déjà connues auprès des spécialistes. Le Shahed-136, déjà utilisé en Ukraine par les forces armées russes, est un drone suicide de taille moyenne qui peut atteindre une portée utile de 1.000 km. Le Mohajer-6 est lui limité à une portée de 200km et destiné à mener des attaques avant de rejoindre sa base. Et enfin, l'Arash 2 qui a une portée de 2.000 km et une capacité de frappe plus importante que les modèles précédents est un drone kamikaze qui devrait faire son apparition sur le théâtre d'opérations en Ukraine prochainement. Il semble donc peu probable de voir l'Iran fournir ce modèle au Polisario alors que la Russie n'a pas encore reçu son premier lot de ces nouvelles armes. Quel pourrait être le volume et l'impact de drones Shahed-136 étant donné que leur portée théorique ne dépasse pas 1.000 km ? Les experts sont indécis sur cette question et s'interrogent même sur les capacités des miliciens du Polisario à les faire fonctionner.
Moyens de défense anti-aérienne des FAR
Les moyens de lutte anti-drones se sont démocratisés en même temps que les drones ont multiplié les succès sur le champ de bataille. Ces derniers mois, les informations sur l'acquisition de systèmes de défense anti-aérienne et anti-drone par les FAR ont été publiées par des médias nationaux et internationaux. Et le Maroc peut s'appuyer sur les accords de coopération militaire conclus avec les USA et Israël pour avoir la possibilité d'acheter les systèmes d'armes les plus sophistiqués sur le marché. Ainsi, une panoplie de systèmes d'armes ont déjà intégré l'arsenal des FAR afin de renforcer leurs capacités de défense anti-aérienne,
tels que les batteries anti-missiles Barack MX israéliennes ou le système de défense aérien PATRIOT américain. Le Maroc pourra surtout compter sur le bouclier anti-drone «Skylock Dome» de conception israélienne qui constitue selon les experts un des systèmes de défense les plus performants contre les attaques de drones. Enfin, les FAR ont acquis le système de guerre électronique israélien «Alinet» destiné à brouiller les signaux électromagnétiques qui permettent de guider les drones à distance dans le but de les neutraliser.


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