Rapport McKinsey Parmi les 700 mesures du rapport du cabinet McKinsey, deux recommandations majeures sortent déjà du lot. La fiscalisation des entreprises offshoring sera incluse dans le budget 2006. La zone de Tanger sera un hub pour les nouveaux métiers. Jusque-là, la presse en a dévoilé quelques bribes. Gardé au grand secret par la Primature, le rapport n'a pas été encore rendu public. Mieux encore, la réunion du Conseil national du patronat du 13 juillet 2005 en présence du ministre de l'Industrie, du commerce et de la mise à niveau a levé le coin du voile sur certaines mesures à adopter du rapport McKinsey. La présentation de l'étude de ce cabinet intitulée : "l'étude stratégique pour une politique industrielle ciblée et volontariste au service de l'essor de l'économie marocaine", révèle déjà certaines informations sur le choix de la politique industrielle. Ainsi, un membre de la CGEM, préférant garder l'anonymat, nous apprend quelques conclusions majeures sur les 700 mesures arrêtées. La fiscalité pour les entreprises évoluant dans les nouveaux métiers à forte valeur ajoutée (offshoring) sera incluse dans le budget de l'année 2006. "Pour que ce projet vole de ses propres ailes, nous avons réellement besoin de l'appui royal", souligne-t-il. Avant d'ajouter : "cela ne pourra que conforter l'action du gouvernement sur ce dossier". Le nouveau code de travail qui vient à peine d'être adopté a été aussi vertement critiqué par le rapport du cabinet McKinsey. La raison invoquée est qu'il ne serait pas en mesure d'accompagner la nouvelle politique industrielle du pays. Ce à quoi même le cabinet américain a été sollicité. "Ce code du travail est critiqué. Il reste rigide pour pouvoir l'adapter au nouveau concept d'entreprises que le Maroc voudrait voir émerger chez lui. Si nous voulons réussir dans les métiers de l'offshoring, nous devons l'améliorer", rétorque le même membre de la CGEM. Par ailleurs, parmi les principales mesures, il ressort que toutes les sociétés de nouvelles technologies éliront désormais domicile autour de la région de Tanger. L'objectif affiché à terme est de faire de cette zone franche qui bénéficie de plusieurs avantages stratégiques dont le port de Tanger Méditerranée un hub pour l'implantation des entreprises opérant dans les NTIC. Ce qu'on savait déjà On savait plus ou moins bien les orientations du rapport McKinsey sur le secteur de la pêche. Pas moins de trois orientations ont été mises en avant pour aider la pêche marocaine à sortir de sa léthargie. La première mesure concerne l'octroi des licences de pêche aux industriels. Car, c'est le seul moyen non seulement d'apporter de la valeur ajoutée à ce secteur mais aussi de lui permettre d'évoluer dans une certaine rationalité économique. Sur ce point, il semble que l'octroi des licences de pêche pourrait influer positivement sur les conditions des approvisionnements auprès de la flotte côtière. Concernant la seconde orientation du cabinet américain, elle est relative à la liberté que doivent avoir les opérateurs économiques d'importer des matières premières. Cette liberté économique s'explique par deux options. D'abord, si les droits de douane d'un intrant sont élevés, cela finira par incliner les usagers soit dans la contrebande soit dans l'informel. "L'institutionnalisation d'une réforme tarifaire visant à réduire les droits d'entrée sur certains intrants textiles, ou la remise à plat de l'intégralité des circuits logistiques des intrants et sortants pour une meilleure compétitivité des prix et maîtrise des coûts est vivement souhaitée", estime un membre de l'Amith. Ensuite, l'important est de savoir concilier les intérêts du producteur, de l'importateur et du transformateur autour d'un taux de douane qui pourra arranger tout le monde. Si le cabinet McKinsey n'a pas une estimation sur ce taux, celui du Premier ministre s'y attellerait en ce moment. Enfin, quant à la troisième recommandation, le cabinet McKinsey exhorte le Maroc à profiter de la rente géographique dont il dispose avec le Vieux continent. Le royaume peut parfaitement jouer le rôle de plate-forme de production pour les firmes occidentales et concurrencer ainsi la Chine. Mais pour ce faire, le rôle des pouvoirs publics pour trouver un terrain d'entente entre les différents partenaires sociaux doit jouer à fond.