La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a appelé à la mise en oeuvre des recommandations contenues dans le rapport Mckinsey ayant pour objectifs de définir les mesures à prendre pour relancer la croissance de tous les secteurs économiques au Maroc. Lors d'une conférence de presse, lundi à Casablanca, consacrée à l'examen des résultats de cette étude réalisée par le cabinet international Mckinsey sous le thème "définition d'une politique industrielle ciblée et volontariste au service de l'essor de l'économie marocaine", les membres du Bureau de la CGEM ont plaidé en faveur d'une implication de tous les opérateurs économiques dans le processus de mise en oeuvre de ce rapport. M. Hassan Chami, président de la CGEM, tout en exprimant l'adhésion de la Confédération aux observations et recommandations de ce rapport, a tenu à rappeler les traits caractéristiques de l'étude qui a nécessité un travail intense de six mois et réussi, selon lui, à proposer l'approche adéquate pour identifier et encourager les secteurs générateurs d'emplois et créateurs de richesses et à définir le processus permettant à l'économie nationale de réussir le développement des secteurs stratégiques de demain. Le rapport, rédigé en 1800 pages, a proposé quelque 700 mesures, dont 400 spéciales relatives aux secteurs émergents, considérés comme métiers d'avenir et 300 autres transversales portant sur la mise à niveau des entreprises nationales. S'agissant des secteurs émergents à fort potentiel économique et dans lesquels le Maroc peut miser pour relancer son économie, les rédacteurs du rapport ont identifié sept créneaux à savoir l'offshoring, l'automobile, l'électronique, l'agroalimentaire, la transformation des produits de la mer, le textile et l'artisanat. Selon l'étude, ces secteurs peuvent rapporter une plus-value directe d'environ 43 milliards de DH à l'horizon 2012 et générer quelque 250.000 emplois directs, un nombre appelé à être multiplié en fonction des secteurs. Selon M. Chami, le rapport a débouché sur des conclusions identifiant les freins au développement des secteurs économiques au Maroc (environnement structurel, facteurs de production, structure du tissu des acteurs...) et recommandé la nécessité d'assouplir les circuits de décision et la mise en oeuvre des moyens financiers et humains pour le changement afin de renforcer la compétitivité de l'économie marocaine dans ses composantes. Déplorant le contexte économique actuel au Maroc qui se caractérise notamment par un déficit de croissance chronique et un processus de mise à niveau insuffisant, l'étude conseille un ciblage plus intelligent devant se faire en parallèle avec des réformes de fond et l'encouragement des Investissements directs étrangers (IDE) et insiste sur l'impératif d'une discontinuité (rupture) dans les méthodes et les moyens, jusqu'ici déployés dans la gestion de l'activité économique. A signaler que le secteur textile n'a pas été inclus dans l'étude du fait qu'il a fait l'objet d'une stratégie de mise à niveau séparée élaborée par l'Association Marocaine des Industries de Textile et d'Habillement (AMITH) en collaboration avec des experts internationaux. Le rapport s'est appuyé, selon ses auteurs, sur les données déjà disponibles au ministère du Commerce et de l'Industrie et les rapports annuels de l'Observatoire de Compétitivité de l'économie marocaine. Les représentants des différents secteurs affiliés à la CGEM ont été unanimes à souligner la nécessité d'associer toutes les parties concernées à l'application de ce programme, appelant à l'adoption d'une politique industrielle volontariste au service du développement de l'économie nationale.