Avec l'évolution que connaît le Maroc, les citoyens ont de plus en plus besoin d'un réseau logistique moderne, efficace et qui répond aux besoins des passagers. Cependant, un manque d'investissement local se fait sentir. A cet effet, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, s'est plaint de la faible présence des entreprises marocaines dans le domaine de la gestion du secteur du transport urbain dans les villes marocaines, par rapport à la forte présence des entreprises étrangères, appelant les investisseurs marocains à explorer les mystères du secteur de la gestion, la fabrication et l'assemblage des bus de transport. Lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, ce lundi, Laftit a expliqué que "nous avons un problème au niveau des entreprises marocaines spécialisées dans la gestion du secteur du transport urbain« , et a poursuivi en disant qu'il « est dommage que nous devions aujourd'hui faire appel à des entreprises étrangères pour gérer le transport urbain dans les villes« , notant qu'à « court terme, l'État achètera près de 3.500 bus qui seront en majorité gérés par des entreprises privées, majoritairement étrangères ». Le responsable gouvernemental a reconnu qu'à « ce jour, nous n'avons toujours pas trouvé le modèle qui nous convient pour le secteur du transport urbain« , affirmant que « le modèle actuel à Casablanca coûte près d'un million de dirhams par jour et il en est de même pour Rabat/Salé », regrettant que « ce modèle ne peut pas aller loin en raison des moyens limités des collectivités locales« . En ce qui concerne les contrats de gestion déléguée dans le secteur du transport urbain, Laftit a exprimé sa conviction de la nécessité de revoir ces contrats, après avoir déclaré l'émergence de plusieurs problématiques et contraintes telles que la faiblesse du contenu des études préalables qui a souvent conduit à l'adoption d'hypothèses non conformes à la réalité. En ce sens, il ajoute que » le ministère travaille à la modernisation du secteur du transport ». Il a également mentionné que le nombre de contrats de gestion déléguée dans le secteur du transport urbain est de 31 contrats avec une longueur de réseau estimée à environ 11.000 kilomètres, « les modèles adoptés dans les expériences de terrain ont révélé plusieurs problématiques et contraintes, ce qui nécessite la révision de ces contrats« , note-t-il. En exposant les insuffisances de ces contrats, le ministre déclare que « la faible qualité du transport en termes d'état des bus et de fréquence, le déséquilibre financier des contrats qui conduit à un déficit financier croissant, des lacunes en matière de gouvernance et une faiblesse des missions de suivi et d'accompagnement« . « Ces défis nécessitent la mise en place d'une nouvelle stratégie pour une gestion efficace et efficiente du transport urbain à tous les niveaux« , a déclaré le responsable gouvernemental, ajoutant que « c'est pourquoi le ministère de l'Intérieur a lancé un programme initial pour la période 2024-2029 concernant plus de 32 villes avec une flotte totale de 3.500 bus et un coût financier estimé à 10 milliards de dirhams« , mettant en avant que ces investissements « concernent les composants de la flotte, les centres de maintenance, les stations de bus ainsi que les systèmes de billetterie et le système d'aide à la gestion« . Pour mettre en œuvre ce nouveau programme, le ministre a indiqué que "les parties prenantes se sont appuyées sur les études préalables relatives à la préparation de la gestion déléguée des bus et la séparation des fonctions d'investissement et de gestion« , réitérant que « la couverture des coûts d'investissement se fera par la contribution du ministère de l'Intérieur, des collectivités locales, de l'institution de coopération intercommunale, ce qui permettra de garantir la réalisation de tous les composants de l'investissement et d'assurer la durabilité de ce service vital". Laftit a poursuivi en affirmant qu'un « cahier des charges sera préparé pour l'assistance à la supervision du projet afin d'accompagner et de suivre le nouveau modèle des contrats de gestion déléguée ainsi que la préparation du cahier des charges pour l'acquisition des bus, ce qui permettra aux autorités délégantes de choisir les bus les plus adaptés et de les posséder, à travers l'annonce des appels d'offres dans les plus brefs délais avec priorité à la fabrication locale des bus« . Le ministre a ajouté que « tous les documents relatifs aux contrats de gestion déléguée seront révisés à la lumière du nouveau modèle, et certains contrats en cours, qui connaissent plusieurs problèmes financiers et de gestion, seront révisés pour les adapter et prendre toutes les mesures nécessaires pour rétablir l'équilibre financier des contrats et améliorer les services ». De plus, Laftit a défendu le souci de son ministère de développer le secteur du transport urbain en disant que « le gouvernement a accordé une importance particulière au secteur du transport, compte tenu du rôle important qu'il joue dans la dynamique économique nationale et de sa fonction sociale qui permet aux différentes couches de la société de se déplacer dans les villes et d'accéder à tous les services vitaux« , soulignant que « cette priorité n'est pas seulement au niveau des budgets alloués, mais aussi au niveau de l'accompagnement institutionnel et technique ». Le responsable gouvernemental a rappelé que "depuis 2007, le Maroc s'est engagé dans la modernisation et la mise à jour du secteur du transport urbain en réalisant des lignes de tramway et des bus de haute qualité qui ont grandement contribué à améliorer le service de transport public en adoptant de nouveaux modes au sein des villes« . En ce qui concerne la capitale Rabat, il a affirmé qu'un "projet complémentaire pour les deux lignes de tramway Rabat/Salé sera étudié avec des bus de haute qualité afin de relier d'autres quartiers des deux villes ainsi qu'à la ville de Témara ». Pour la métropole, Laftit a ajouté qu'il est prévu d'ouvrir deux nouvelles lignes d'une longueur de 26 kilomètres, en plus de deux lignes de bus de haute qualité d'une longueur de 4,5 kilomètres, pour un coût financier estimé à 1,7 milliard de dirhams, notant que « ce nouveau réseau contribuera à améliorer les offres de transport à Casablanca et dans ses environs ». Conscient de l'importance de ce secteur, le ministre a fait référence aux autres villes, en annonçant que « le recours aux bus de haute qualité dépend des études préalables et de la faisabilité de leur réalisation« , concluant que « le transport urbain par bus reste le moyen le plus utilisé en raison de sa priorité et du nombre d'usagers qui l'empruntent ».