Les modèles de gestion des transports publics urbains ayant montré leurs limites, l'Etat prévoit d'acquérir 3.500 bus pour plusieurs villes dont la gestion sera confiée au secteur privé, a déclaré le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit. « Pour tout dire, le niveau des transports publics dans les villes, à part une minorité qui tient sur les doigts d'une main, n'est pas à la hauteur du Maroc d'aujourd'hui », reconnaît Abdelouafi Laftit. Le ministre, qui répondait aux questions des députés à la Chambre des représentants dans le cadre de la séance hebdomadaire consacrée aux questions orales, a déclaré que « dans le passé, nous avons essayé toutes sortes de solutions, y compris les agences de transport urbain, la gestion déléguée à des entreprises privées, etc. et jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé le modèle qui nous convient ». « C'est pourquoi nous avons décidé de revoir certains modèles », poursuit M. Laftit. Pourquoi ? « Tout simplement parce que les modèles actuellement en vigueur ne sont pas viables. Pour une métropole comme Casablanca, par exemple, la subvention des transports publics urbains nécessite 1 million de dirhams par jour, et il en va de même pour Rabat-Salé », explique le ministre. L'État va se charger de l'acquisition de bus pour les villes Pour redresser la situation, Abdelouafi Laftit a souligné qu'un nouveau modèle avait été adopté, selon lequel l'État et les collectivités locales allaient acquérir lors des trois prochaines années 3.500 bus pour 32 villes, et le secteur privé gérerait les flottes ainsi constituées. À cet égard, le ministre a exhorté les entreprises nationales à entreprendre la gestion des transports publics urbains, déplorant le fait qu' « aujourd'hui, on ne trouve pas d'entreprises marocaines en mesure de gérer ce secteur et qu'il est tout à fait absurde de devoir faire appel à des entreprises internationales pour ce faire ». Et M. Laftit d'insister : « il faut que les entreprises marocaines s'impliquent dans ce secteur du transport public urbain, que ce soit dans la gestion ou dans la fabrication et l'assemblage des bus ». Le ministre a également ajouté qu' « une enveloppe budgétaire de près de 10 milliards de dirhams est prévue pour l'acquisition de ces bus. Ces investissements concerneront aussi les composantes du parc de véhicules, leur maintenance, la billetterie, les systèmes d'aider à la gestion et les zones de dépôt de bus ». En ce qui concerne les contrats actuellement en vigueur, le ministre a annoncé qu'ils seront soumis à une révision afin de les rééquilibrer. « La plupart des contrats en vigueur aujourd'hui ne sont pas équilibrés : soit le niveau de prestations est faible, ou bien la qualité de ces prestations est relativement correcte, mais le coût est exorbitant », a-t-il fait savoir.