Une autre main tendue à M'dina Bus après la subvention de 200 MDH accordée en avril 2010 pour assurer la continuité du transport par bus à Casablanca. Cette fois-ci et après l'échec du concessionnaire devant les grandes difficultés rencontrées pour aboutir à un modèle économique viable et financièrement équilibré, l'Etat a décidé de passer à l'acte moins de 4 mois avant le lancement du Tramway et a décidé d'injecter 310 MDH de manière immédiate «afin de sauvegarder la continuité du service et d'améliorer la qualité des prestations rendues aux usagers», a expliqué le ministre de l'Intérieur Mohand Laenser peu avant la cérémonie de signature du protocole d'accord, signé au siège de la Wilaya de Casablanca. En contrepartie des deniers publics qui ont été injectés dans les caisses de M'dina Bus, un plan d'action a été arrêté pour l'amélioration des conditions générales du transport urbain avec notamment, «le respect du réseau et des arrêts des bus par les taxis, la lutte contre le transport informel et clandestin et contre les actes de vandalisme», souligne le plan d'action qui ajoute également «la mise en place d'un réseau structuré de bus en liaison avec la mise en service du tramway visant la complémentarité des trajets bus/tramway». Au programme également avant la fin de cette année 2012, l'acquisition d'un nouveau système de billettique intégré permettant l'usage par trajet et non plus par mode de transport. La mise à disposition des fonds injectés comprend une contribution de 200 MDH pour rétablir «l'équilibre budgétaire de la société délégataire, ainsi que le financement d'un plan de départs volontaires pour 60 MDH», indique le protocole signé. 50 MDH seront pour leur part injectés par le fonds d'accompagnement des réformes du transport urbain du nouveau système de billettique. La liste des engagements pris par M'dina Bus montre que l'investissement dans la mise à niveau du parc actuel et surtout l'apurement fiscal seront exigés du concessionnaire. Cette dernière sera également redevable de proposer le programme d'affectation des bus, permettant d'assurer un niveau d'offre suffisant et arriver par la même occasion à optimiser les coûts d'exploitation. Le contrôle régulier sera pour sa part mis en place par le délégataire. Un contrat-programme dans le pipe Le protocole d'accord signé le 2 août comprend une disposition spécifique portant sur la mise en place d'une commission ad-hoc, en vue de réaliser une revue du contrat, conformément à la convention de gestion déléguée et cela avant la fin de cette année 2012. Cette révision devra mettre en place et «exécuter des mécanismes visant à rétablir les équilibres économiques et financiers, tels que prévus par le contrat», souligne le protocole. Cette démarche se déclinera dans le cadre d'un contrat-programme à finaliser avant la fin de l'année. L'opération devra avoir des résultats immédiats sur l'amélioration des performances opérationnelles, comme le taux de réserve, celui d'utilisation ou encore le taux des Km perdus qui causent des pertes importantes pour la société et l'empêchent d'optimiser ses coûts d'exploitation. Il faut noter que depuis 2010, M'dina Bus s'est retrouvé face un déséquilibre économique inquiétant du contrat de gestion déléguée que la prise de participation de 34% de la CDG du capital de la société, n'a pas pu régler de manière définitive, malgré la subvention de 200 MDH accordée pour l'achat de bus neufs et la mise en place du plan social qui a coûté 35 MDH. Les pertes annuelles sont pour leur part estimées à 100 MDH par an. Dixit... La restructuration du transport par bus est une préoccupation permanente et quotidienne de l'autorité et des élus de la ville. Le besoin en mobilité est de plus en plus important. Aujourd'hui nous disposons d'un schéma de transport urbain dont les résultats attendus dans quelques mois, permettront d'alléger la pression sur le transport public. Il faut dire que le service public de M'dina Bus est menacé aujourd'hui dans sa continuité, à cause des déséquilibres occasionnés par des facteurs externes, notamment les charges découlant de la hausse des salaires et des prix des hydrocarbures. En outre, un contrat-programme sera activé pour donner du souffle au concédant sur un horizon plus lointain. Mohamed Bousaid, Wali du Grand Casablanca. C'est une convention structurante pour le transport par bus qui restera l'ossature de la mobilité à Casablanca, avec plus de 650.000 personnes qui utilisent quotidiennement les bus et plus de 4.500 salariés travaillant au sein de l'entreprise. Il fallait accompagner la problématique rencontrée par M'dina Bus pour que les tarifs du transport restent abordables et faire en sorte que le même billet soit utilisé à la fois pour le bus et pour le tramway. Le montant de 310 MDH alloué est un réel soutien pour le secteur du transport urbain, au moment où la société est incapable de mener à bien ses missions de service public. Mohamed Sajid, président du Conseil de la ville de Casablanca. Casablanca a toujours eu un statut et un symbolisme certain. L'opération d'aujourd'hui est d'abord un appel à une nouvelle méthode de penser et de résoudre les problèmes de la mobilité au sein de la ville. L'objectif est d'améliorer le transport en assurant l'intégration des modes existants. L'opération réalisée aujourd'hui nous interpelle tous sur les meilleures modes d'amélioration du transport urbain et sur l'assurance de sa continuité. Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur.