Une contribution financière de 310 millions DH a été allouée à la société concessionnaire afin de sauvegarder la continuité du transport urbain à Casablanca et d'en améliorer la qualité. Lors de la signature du protocole d'accord, jeudi dernier à la wilaya du Grand Casablanca. Les difficultés financières rencontrées par la société concessionnaire M'dina Bus pour aboutir à un modèle économique viable et financièrement équilibré ont poussé l'Etat à intervenir pour sauver ce qui reste. En effet, depuis sa création en 2004 le transporteur subit des pertes avoisinant les 100 millions DH. La prise de participation dans le capital de M'dina Bus par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) ou encore la subvention de 200 millions DH accordée en avril 2010 dont 165 millions DH pour l'acquisition de bus neufs et 35 millions DH pour la mise en œuvre d'un plan social n'ont pas réussi à améliorer la situation. Avec la dernière hausse du prix du carburant, le transporteur devrait enregistrer des pertes supplémentaires d'environ 21 millions DH par an. Un autre plan social Partant de ce constat et eu égard de l'importance du service de transport, la société a engagé des négociations avec la wilaya et l'Etat pour obtenir de l'aide. Cette dernière a été accordée vendredi dernier par la signature d'un protocole d'accord en vertu duquel M'dina Bus se verra mis à sa disposition une enveloppe de 310 millions DH répartie entre 200 millions DH pour rétablir l'équilibre financier de la société délégataire M'dina Bus, 60 millions de DH pour un autre plan social. Enfin les 50 millions de DH restants pour l'acquisition d'un nouveau système de billettique intégré permettant l'usage par trajet et non plus par mode de transport. De même, les autorités locales se sont engagées à améliorer des conditions générales d'exploitation du transport urbain avec notamment le respect du réseau et des arrêts des bus par les taxis, la lutte contre le transport informel et clandestin et contre les actes de vandalisme ainsi que le renforcement de la sécurité des agents du délégataire dans les zones sensibles. Enfin, un réseau structuré de transport urbain par autobus en liaison avec la mise en service du tramway visant la complémentarité des trajets bus/tramway sera mis en place. Rétablir l'équilibre en urgence La société bénéficiaire s'engage, selon les termes de cet accord, à investir dans la mise à niveau du parc actuel, à apurer sa situation fiscale, à optimiser les coûts d'exploitation et à améliorer l'image du transport par bus. Elle devra aussi proposer à l'autorité délégante le programme d'affectation des bus permettant d'assurer un niveau d'offre suffisant et de lui communiquer de manière régulière, toutes les informations contractuelles pour permettre le contrôle de l'activité de la société. «C'est un accord important qui interpelle tout le monde sur la manière d'améliorer les transports urbains et d'en assurer la continuité», a souligné Mohand Laenser, ministre de l'intérieur, cité par la MAP. Il a aussi félicité les parties qui ont travaillé pour l'élaboration de cet accord qui ambitionne l'amélioration des transports urbains à des tarifs abordables. De son côté, le wali de la région du Grand Casablanca, Mohamed Bousaid, a rappelé que la restructuration des transports publics a été une préoccupation permanente et quotidienne pour les autorités, les élus et les citoyens, ajoutant que cet accord intervient quelques mois avant le lancement du tramway qui va encore alléger et améliorer le transport urbain dans la métropole. L'enveloppe allouée à M'dina Bus vise à garantir la continuité de ce service public qui transporte quotidiennement quelque 650000 personnes. Quant à l'accord, il permettra d'assurer rapidement de meilleures conditions d'exploitation et prévoit également la mise en place d'une commission ad hoc en vue de réaliser une revue du contrat, conformément à la convention de gestion déléguée et ce, avant la fin de l'année 2012. Cette revue devra permettre d'introduire la mise en place et l'exécution des mécanismes visant à rétablir les équilibres économique et financier tels que prévues par le contrat, sur la durée de la gestion déléguée. Elle sera également l'occasion de mettre à niveau les dispositions du contrat en rapport avec les évolutions institutionnelles, techniques et environnementales et à améliorer les mécanismes de suivi dans le cadre conventionnel du contrat de gestion déléguée. Cette démarche se déclinera dans le cadre d'un contrat programme à finaliser d'ici la fin de l'année en cours. Tour de table de M'dina Bus Lors de sa création en 2004, le capital de M'dina Bus se composait de 3 participations partagées entre Transinvest (groupement constitué d'El Bahja Bus et Haddou Bus) avec 60%, la holding d'Othman Benjelloun, Finance Com, avec 20%, et le transporteur français RATP avec 20%. Le 9 novembre 2009, la Caisse de dépôt et de gestion s'offre 34 % dans le capital du concessionnaire du transport urbain casablancais en acquérant la part de Finance Com et 14 % de la part détenue par Transinvest. Ainsi, le capital se départage désormais entre la Caisse de dépôt et de gestion (34 %), l'entreprise parisienne RATP Développement (20 %) et la holding marocaine Transinvest (46 %). * Tweet * * *