Vagabondage, mendicité, paupérisme, criminalité, la crise sanitaire a, semble-t-il, engendré des phénomènes « inquiétants » dans les grandes villes du Royaume et particulièrement, dans la métropole économique du pays, Casablanca. En effet, un nombre croissant d'individus ont choisi de se livrer à ce genre malsain d'activités soulevant le « mécontentement » manifeste des Casablancais de par la gêne, l'appréhension et autres « désagréments » provoqués. Ces figures ''historiques'' on va dire, du monde des marginaux, mendiants, vagabonds et bandits de grands chemins reconvertis par la force des choses et des temps en pickpockets ont traversé les années depuis l'indépendance non sans inquiéter nos autorités qui, au gré des perceptions sociales, ont souvent oscillé entre assistance et répression. Faut croire que ce phénomène restera ancré dans notre société jusqu'à la fin des temps. Cela étant, ces derniers temps, les mendiants se sont tant multipliés que l'on ne distingue plus le « faux » pauvre valide du « vrai » pauvre malade et infirme. Ils sont tant et partout dans la ville que nombre de personnes évitent désormais la fréquentation de cafés, embêtés en cela par toutes sortes de « mendiants » et de sans-abri. L'activité dans les carrefours, l'espace public et sur les trottoirs n'en parlons pas. Les maux sociaux intimement liés à la pauvreté, criminalité, vulnérabilité, mendicité, marginalité sont presque partout dans la ville. Les premières victimes de ce phénomène, on s'en doute, sont les femmes surtout le soir ou la nuit. Evidemment, les zones exportatrices de mendiants sont justement, celles qui ne sont pas suffisamment prises en charge par les politiques publiques. La situation actuelle est telle dans les quartiers et les rues de Casablanca depuis des mois qu'elle a incité les militants et activistes civiques à solliciter l'intervention du ministère de la Solidarité, du Développement social, de l'Egalité et de la Famille afin de trouver des solutions pratiques au problème qui sévit dans la capitale économique. Les mendiants ne quittent plus les trottoirs de la ville, en particulier dans ses quartiers commerciaux, aisés et « chics ». La mendicité, de par sa façon illicite d'occupation de l'espace public qu'elle « privatise » et transforme en un espace « marchand » bien particulier, est dans toute sa splendeur à Casablanca. Elle se porte si bien, que désormais elle flirte avec l'agression et le vol. C'est d'ailleurs un sujet de Buzz sur la toile où les internautes avertissent que la compassion envers un mendiant peut conduire à se faire dérober et délester de ses sous. Mais là, il s'agirait de la mendicité occasionnelle. Opposée à cette dernière la mendicité professionnelle s'apparente, elle, à un véritable métier. C'est carrément une activité professionnelle à horaires fixes et clauses de non concurrence. L'espace public devient l'apanage de certains et l'exclusion d'autres. Tout est mis à l'œuvre pour apitoyer le « client » location d'enfants, le corps devient un langage de par son approche visuelle ( simulation de handicaps etc..) et il ne se limite plus aux personnes âgées ou vrais handicapés en besoin de « charité » pour répondre à leur faim et leur pauvreté. Pourtant le législateur punit la pratique de la mendicité dans l'espace public d'un emprisonnement d'un à six mois, et d'au moins un an pour ceux qui exploitent des enfants. Mais les responsables de la gestion des villes ne portent pour ainsi dire jamais de plainte à cet égard, d'où l'augmentation exponentielle du nombre de mendiants, qu'il s'agisse de Marocains, de Syriens ou de Subsahariens, ces deux derniers étant bien plus organisés dans leur façon de mendier que les locaux qui de plus en plus s'orientent vers d'autres activités plus répréhensibles celles-là. Des informations à prendre avec des pincettes mettent en avant le leadership arabe du Maroc en la matière, le plaçant au premier rang avec, 195 000 mendiants, devant l'Egypte 41 000 et l'Algérie avec 11 000. Cela suscite nombre d'interrogations sur l'efficacité des programmes sociaux que les gouvernements successifs du pays ont développé depuis plus d'une soixantaine d'années.