Un appel d'offres vient d'être lancé par le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité pour choisir le prestataire qui sera chargé d'accompagner l'élaboration d'une loi contre la mendicité. Le département de Nouzha Skalli est déterminé à lutter contre le phénomène de la mendicité professionnelle. Une loi est actuellement en cours d'élaboration. «Nous sommes encore qu'au stade initial. Un appel d'offres a été lancé pour choisir le prestataire qui sera chargé de l'étude et d'accompagner le ministère dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la mendicité. L'ouverture des plis aura lieu le jeudi 27 novembre», affirme un responsable de la direction du Développement social. Cet appel d'offres a pour objectif de créer un contexte juridique plus efficace pour lutter contre toutes les formes de mendicité à savoir l'exploitation des mendiants dans le cadre des réseaux, la mendicité professionnelle, la mendicité accompagnée de criminalité ou de violence. Il permettra d'étudier l'opportunité de la révision de l'arsenal juridique appliqué en matière de répression de ce phénomène et de donner un avis clair par rapport à deux options possibles à savoir : la mise en place d'une loi spécifique à la mendicité ou à la réforme du code pénal. L'élaboration d'une nouvelle loi s'explique par les nombreux «déficits » que présente la réglementation en vigueur. «Les articles 326 à 333 du Code pénal ne sont pas assez contraignants. Ils ne permettent pas une répression ferme et efficace de ce fléau», souligne la même source. Le Code pénal ne prévoit aucune disposition concernant l'argent collecté par la pratique de la mendicité. Les peines prévues concernent seulement l'emprisonnement. L'article 327 ne permet pas de lutter contre la mendicité exploitant les enfants puisqu'il exclut de la poursuite les cas de mendicité en famille. A noter que le rôle des centres dédiés à la lutte contre ce phénomène ainsi que leur relation avec la justice ne sont pas clarifiés. C'est pour ces nombreuses raisons que le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité appelle à des mesures plus répressives. Le plan d'action stratégique du ministère s'articule autour de cinq axes notamment la coordination des programmes du développement social et de la mobilisation sociale, la promotion des droits des femmes et des enfants, l'intégration de l'approche genre, l'intégration des personnes handicapées ainsi que le renforcement des capacités institutionnelles du ministère. Ce plan s'assigne également pour objectif la promotion des activités génératrices de revenus, l'amélioration de l'accès des populations pauvres aux services sociaux et la création de Centres de formation et d'intégration des jeunes issus de familles démunies (79 centres au profit de 6.539 jeunes et 79 centres d'éducation et de formation au profit de 104.376 jeunes filles). Rappelons que près de 200.000 Marocains s'adonnent à la mendicité. Celle-ci est devenue une activité juteuse pour ceux ou celles qui s'y adonnent. 62,4% des mendiants pratiquent cette activité comme un «métier» (mendicité professionnelle). Selon l'enquête réalisée en 2007 par le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, 48,9 % des mendiants sont des hommes contre 51,1% de femmes. Il ressort de la même enquête que parmi les causes de la mendicité figurent la pauvreté (51,8%), l'handicap (12,7%), la maladie (10,8%), et autres causes (24,7 %).