La Cour d'appel de Casablanca a rendu, ce mercredi 23 avril, son verdict dans l'affaire opposant l'homme d'affaires Jonathan Harroch, propriétaire du réseau de salles de sport « City Club », à l'un de ses partenaires commerciaux. Le tribunal a décidé d'annuler partiellement le jugement de première instance, notamment en ce qui concerne la restitution du chèque au cœur du litige, tout en confirmant les autres éléments du jugement. La peine d'emprisonnement a été réduite de deux ans fermes à deux ans avec sursis. Pour rappel, Harroch avait été initialement condamné en première instance à une peine de prison ferme pour émission d'un chèque sans provision, une décision qui avait suscité de nombreuses réactions dans les milieux économiques et médiatiques, au vu de la notoriété de l'accusé à la tête d'une des plus grandes chaînes privées de fitness au Maroc. Lire aussi | Jonathan Harroch : «J'ai un projet mondial pour mon pays» Dans une déclaration accordée à la presse, Me Mohamed Aghanaj, membre de la défense de Jonathan Harroch, a exprimé son incompréhension face à l'évolution de l'affaire : « Sincèrement, ce dossier est douloureux, car les faits reprochés à mon client remontent à août 2019, et concernent un chèque remis à titre de garantie, pour des raisons que nous avons longuement expliquées devant le tribunal. » L'avocat affirme que la défense a présenté un document signé par le plaignant lui-même, attestant que le chèque concerné avait été délivré en tant que simple garantie. Il ajoute : « La réalité, c'est que c'est le plaignant qui doit à mon client la somme de 2,5 millions de dirhams, car c'est lui qui lui a vendu un fonds de commerce, et non l'inverse. » Me Aghanaj insiste également sur le fait que le litige ne concerne ni City Club ni les activités sportives du groupe, mais qu'il est lié à l'acquisition d'un restaurant. Malgré des différends commerciaux antérieurs entre les deux parties, il estime que le recours au tribunal pénal n'était pas justifié. « Le jugement de première instance a été sévère et disproportionné. Les documents et les éléments présentés par la défense ont été ignorés. Nous sommes face à une double injustice, surtout que des rumeurs infondées circulaient sur l'existence d'autres chèques sans provision impliquant M. Harroch, ce qui a pu influencer l'appréciation du dossier. » Lire aussi | Maroc-UE : le Conseil européen passe outre les arrêts de la Cour de justice L'avocat reconnaît que remettre un chèque à titre de garantie constitue une infraction punie par la loi, mais souligne que la jurisprudence marocaine privilégie généralement des peines avec sursis dans ce type de dossiers. « Le jugement initial a surpris même les observateurs, surtout dans un contexte médiatique tendu autour de mon client, et cette affaire en a malheureusement pâti. » Me Aghanaj dénonce également le traitement médiatique de l'affaire : « Certains médias émettent des jugements avant même la justice, en diffusant des contre-vérités sur l'accusé. Le dossier est toujours en cours, et il est inadmissible de tenter d'influencer la justice de cette manière. »