La mendicité est un fléau social. Elle se développe à une vitesse vertigineuse. Elle prend, de jour en jour, des proportions alarmantes. Puisqu'on n'a plus, aujourd'hui, affaire à ces mendiants discrets dont le souci est de survivre . Ainsi, on constate, actuellement chaque jour, des familles toutes entières qui envahissent dès les premières heures la ville. Brûlées par la misère, elles désertent le bled pour chercher de quoi subsister. Elles se pointent, très tôt, devant les banques, les administrations, les boulangeries, les mosquées et tous les emplacements stratégiques de la ville. Là, elles dressent leurs camps durant toute la journée. D'autres plus futées, surtout des femmes avec leurs bambins, se pointent près des marchands et des bouchers. Et au moment où le client s'apprête à régler ses achats, une voix l'interpelle ou une main se tend vers lui. Devant cette situation, il se plie le plus souvent, des fois malgré lui, à cette sollicitude. Mais une fois qu'il accomplit cet acte charitable, il est assailli, immédiatement, par d'autres mendiants comme s'ils l'attendaient au tournant. Un comportement qui lui fait regretter, certainement, d'avoir accompli son acte. Enfin, d'autres plus futés usent de moyens plus fins. Ils prétendent être à court d'argent pour rentrer chez eux ou pour se procurer des médicaments. Ces scènes, faisant partie de notre quotidien, demeurent tristes, désolantes et pitoyables à la fois. De ce fait, le phénomène de la mendicité est devenu un véritable fléau qui nuit à la quiétude des citoyens et porte préjudice à la réputation et à l'image du pays. En effet, une personne, tendant la main à autrui et de quelque ruse qu'elle use, est une image dégradante. Une honte. Les causes de la mendicité se situent dans l'environnement immédiat des personnes concernées. En l'absence de perspectives d'emploi, de la possibilité de se former, de travailler, et de gagner un salaire, elle devient, certes, une nécessité pour certains. Cette pratique incite les mendiants à se déplacer des campagnes vers les villes. Et là où ils trouveront des personnes qui ont les moyens de leur donner l'aumône. Ces pauvres mendiants comptent, donc, sur les citoyens, leurs frères. Mais que peuvent faire, pour eux, ces derniers dont les bourses ne leur permettent pas de joindre les deux bouts du mois ? Le phénomène de la mendicité est un véritable fléau ayant une influence négative sur la société au niveau national plus que local. Ce mal social est entrain de prendre de l'ampleur et touche différentes catégories d'âges. La sécheresse, l'exode rural, le manque de débouchés et le chômage constituent les principales causes de ce fait. Partout dans la ville, on est confronté à des gens devenus de véritables professionnels de la mendicité allant jusqu'à harceler les passants sans être inquiétés par personne. Y compris par les agents de l'ordre. De par sa dimension sans cesse croissante, la mendicité tend à devenir un risque pour la sécurité des usagers de la voie publique. En raison du comportement insolent et parfois agressif de ces individus qui osent user, par moments, de menaces pour exiger l'aumône. Cette situation choquante et consternante dénote l'existence d'une tendance vers le laxisme et la passivité au regard de la loi et de l'ordre public qui doivent être impérativement respectés. Mais tout cela ne semble pas émouvoir, outre mesure, les pouvoirs publics qui restent inertes face à ces situations scandaleuses et dégradantes aussi bien pour l'être humain que pour la société. Les pouvoirs publics doivent assumer pleinement leurs responsabilités pour garantir à tous une vie décente et honorable. C'est la moindre des choses qu'ils doivent leur garantir