La capitalisation boursière en baisse de 9,75 % durant le premier semestre 2012. Seuls deux indices sectoriels affichent une timide progression. Le Maroc vers un déclassement du MSCI EM. Après le fléchissement de 13% en décembre 2011 en glissement annuel, l'indice Masi n'a pas connu de variations significatives au premier trimestre 2012, les hausses mensuelles observées en janvier et en février ayant été compensées par le repli des cours en mars. Avant que la baisse n'accélère en avril et mi-juin. Ainsi, la baisse des cours des actions s'est poursuivie au cours des deux premiers mois du deuxième trimestre, quoiqu'à un rythme mensuel moins marqué, soit -1,29% en juin, -1,4% en mai au lieu de -6% en avril. La contre-performance du Masi depuis le début de l'année s'est ainsi située à -10,02% . Quant aux cours des valeurs du secteur immobilier, ils ont marqué une augmentation mensuelle de +3,2% en mai, après un repli de 11,5% en avril, s'établissant ainsi à un niveau inférieur de près de 5,5% à celui de décembre dernier. Au niveau des autres indices sectoriels, la plupart des cours des actions se sont inscrits en diminution entre avril et mai 2012. En effet, seuls les indices relatifs aux secteurs des banques, des logiciels et services informatiques, du pétrole, du gaz et de l'agroalimentaire ont enregistré des progression mensuelles respectives de 4,3%, 3%, 1,9% et 0,9%. En revanche, les valeurs des autres secteurs ont accusé des replis, allant de 1,7% pour le secteur de la chimie, à 12,3% pour celui des télécommunications. En ce qui concerne la performance semestrielle (à la date du 26/06), seuls deux secteurs affichent des performances positives : il s'agit de l'agroalimentaire (+0,22%) et des sociétés de financement (+0,17. Ces performances restent très timides dans le contexte difficile qui marque la place casablancaise. Par ailleurs, en liaison avec la décrue des cours, la capitalisation boursière a régressé de 4%, s'établissant à 509,6 Mds de DH, entre le dernier trimestre 2011 et le premier trimestre 2012. À fin mai, elle s'est contractée de 1,4% par rapport au mois précédent et de 8,2% depuis le début de l'année, revenant à 474 Mds de DH. Ainsi, à la date du 26 juin, la capitalisation boursière s'est dépréciée de 9,75% en six mois. Dans ce contexte, le PER de la place de Casablanca s'est établi à 14,2 en mai 2012, au lieu de 15,1 le trimestre précédent et de 16,3 au dernier trimestre de l'année 2011. Il reste toutefois relativement élevé comparativement à ceux observés dans certaines places boursières comparables. De même, le PB évalué à 2,9 en mai 2012, après 3,1 durant les deux trimètres précédents, est ressorti élevé par rapport aux niveaux atteints dans les places de l'échantillon. Pour ce qui est de l'activité sur le marché boursier, le volume global des transactions s'est établi à 10,8 Mds de DH au terme du premier trimestre 2012, au lieu de 26,1 Mds un trimestre auparavant. Au titre des mois d'avril et de mai, il s'est chiffré à près de 7 Mds, dont plus de la moitié réalisée sur le compartiment central. Problèmes en cascade Après le reclassement des titres Maroc Telecom et Managem dans les indices internationaux, le Maroc risque à son tour un déclassement dans l'indice MSCI EM. Mis en place par Morgan Stanley, cet indice a pour but de mesurer la performance des marchés actions de l'ensemble des pays émergents. L'indice de référence regroupe 21 pays, dont le Maroc. Selon les analystes d'Attijari Intermédiation, la mise sous surveillance du Maroc est la résultante de deux principaux constats. D'une part, il s'agit dans un premier temps de la dégradation continue et structurelle du niveau de liquidité de notre marché. En effet, le volume moyen quotidien sur la période 2008-2012 a été divisé par 3, passant de 300 MDH à moins de 100 MDH. Ce niveau d'activité demeure ainsi très faible comparé à plusieurs pays de la région. D'autre part, le poids du Maroc dans l'indice MSCI EM est en baisse continue, notamment après l'exclusion des valeurs BMCE et CGI, la sortie de l'ONA de la cote et, récemment, la révision à la baisse de la pondération de Maroc Telecom. Ainsi, en 4 ans, le poids du Maroc dans l'indice MSCI EM a été divisé par 4, passant de 0,40% en 2008 à 0,10% actuellement. Toujours selon ATI, «la perspective d'un déclassement du Maroc de la catégorie pays émergents est un signal négatif pour notre marché». Malheureusement, sa mise en application pourrait avoir des retombées néfastes sur les plans quantitatif et qualitatif. Dans un premier temps, dans le cadre de leurs investissements dans les pays émergents, les gérants de fonds adoptent généralement une approche indicielle. Le déclassement du Maroc de l'indice MSCI EM engendrerait un désengagement automatique d'un nombre important d'investisseurs étrangers. Dans un second temps, faire partie du club des pays émergents permet à un marché boursier de gagner énormément en crédibilité et en visibilité sur la scène internationale. «Un éventuel déclassement du Maroc en un pays-frontière aurait un impact défavorable sur l'image de la Bourse de Casablanca», concluent les analystes d'ATI.