Le 30 novembre dernier, MSCI a entamé la première phase d'ajustement de ses indices au flottant des sociétés. Si l'impact des changements est étalé sur un an, les analystes s'attendent à un emballement sur des centaines de sociétés ces prochains jours. Morgan Stanley Capital International (MSCI), société en charge de la mesure du poids des sociétés entrant dans la composition d'indices boursiers utilisés comme référence par des fonds d'investissement représentant entre 3.000 et 4.000 milliards de dollars, a procédé vendredi dernier à un premier ajustement de ces composantes. Suite à cette révision, les pondérations vont représenter au plus près le capital réellement accessible au " public ", et non la simple capitalisation. Désormais, seront exclues les participations détenues par l'Etat, les partenaires industriels, les dirigeants. Toutefois, l'objectif est d'éviter que des fonds d'investissement qui pèsent lourd ne réajustent brutalement la composition de leurs portefeuilles. Pour le moment, seulement un tiers environ des gestionnaires indiciels pesant de 300 à 400 milliards de dollars ont déjà procédé aux arbitrages. Mais selon les estimations de la Deutsche Bank, rapportées par La Tribune, 27 % de la valeur des portefeuilles indexés sur le MSCI Europe n'en devraient pas moins changer de main d'ici le 31mai 2002. Toutefois, la toute-puissance du marché américain risque de menacer de réduire la part des pays émergents à la portion congrue sur les écrans des investisseurs. En septembre dernier, les chercheurs du CSFB à Hong Kong qualifiaient de " concevable " un volume d'échanges lié à ces changements de 70 milliards de dollars dans la région Asie-Pacifique au quatrième trimestre, 5 milliards de capitaux devant quitter la région. Les sorties les plus importantes sont attendues au Japon (- 2,5 milliards), à Hong Kong, en Malaisie et à Taiwan, les capitaux devant se diriger vers l'Australie (+ 2,6 milliards). Il est à rappeler que 12 valeurs marocaines (1) ont été intégrées dans l'indice Morgan Stanley pour les marchés émergents, MSCI EMF (MSCI Emerging Market Free Index). La sélection des valeurs a été motivée par un souci de représentativité du marché et de la liquidité des titres (flottant). Contrairement aux pays déjà inclus dans le MSCI EMF, le Maroc et l'Egypte ont été intégrés sur la base du flottant des valeurs et non de leur capitalisation boursière... Donc, à priori, pas de changements majeurs. La pondération du Maroc ressort à 0,27%, légèrement derrière l'Egypte avec 0,29%. L'ONA se distingue par le poids le plus important (24,5%) dans le portefeuille des valeurs retenues. Elle est talonnée par Samir et BMCE-Bank avec des parts respectives de 12,2 et 11,3%. Apparemment, la dernière visite de membres de la banque d'affaires Morgan Stanley au Maroc visait la mise en place d'une structure d'observation. L'objectif est d'avoir un suivi de la structure de l'actionnariat des sociétés cotées tout au long de l'année en cours. Déjà, l'intégration des valeurs SNI, Managem et SMI étaient considérées comme des surprises. Le manque de liquidité de ces titres était cité comme une limite à leur intégration. Mais globalement, l'intégration des valeurs marocaines dans le MSCI EMF augure de bonnes perspectives. La place de Casablanca, qui souffre d'un manque de liquidité pesant, pourrait voir le retour d'une demande supplémentaire via les fonds étrangers. (1) Il s'agit des valeurs BCM, BMCE-Bank, Wafabank, Brasseries du Maroc, Ciments du Maroc, Cior, Managem, Samir, ONA, SMI, SNI et Sonasid