Un système de contrôle des carrières ainsi que les schémas régionaux de gestion des carrières sont en cours d'étude pour mettre fin à la surexploitation des ressources naturelles. L'exemple du sable dont environ la moitié de la consommation utilisée dans la construction provient de l'extraction illégale dans les zones côtières. La gestion de l'exploitation des carrières est parmi les dossiers brulants qui a fait couler beaucoup d'encre. Et pour cause, ce secteur est souvent pointé du doigt pour être associé à une rente déguisée. L'exploitation illégale des carrières est un fléau connu depuis la nuit des temps. Parmi les secteurs les plus touchés celui de l'exploitation des sables. Les dysfonctionnements dont souffre le secteur ont même fait l'objet d'un grand chapitre d'un rapport publié en mai 2019 par le Programme des Nations unies pour l'environnement (ONU Environnement) sous le nom « Sable et développement durable : Trouver de nouvelles solutions pour la gouvernance environnementale des ressources mondiales en sable ». Ledit rapport dénonce une surexploitation des zones côtières marocaines qui se fait de façon illégale. L'ONU environnement fait référence aux mafias des sables qui fournissent de la matière première pour la construction des hôtels, des routes et des infrastructures touristiques. Le pillage des sables en a même fait l'objet de films documentaires sur les chaînes françaises vu l'ampleur du fléau. En effet, les chiffres donnent froid dans le dos. D'après l'ONU environnement, environ 10 millions de mètres cubes par an de sable, soit la moitié du sable utilisé dans la construction provient de l'extraction illégale dans les zones côtières. Et il ne s'agit que de chiffres du secteur formel. La consommation du sable dans l'informel est bien plus importante. Résultat, un constat alarmant d'érosion des côtes et de rétrécissement des plages. Malheureusement, l'extraction sauvage des ressources ne concerne pas uniquement le sable mais toutes les autres ressources. Fin de l'anarchie ? Rappelons que le ministre de la tutelle Abdelkader Amara avait fait de la fin de cette anarchie une promesse électorale. Il avait commencé par publier la liste des agréments d'exploitation des carrières de sable en novembre 2012. Ce qui n'avait pas plu à beaucoup. Malheureusement, ladite liste n'est plus disponible sur le site du ministère. Ce qui est sûr c'est que cette activité est contrôlée par des mafias bien rodées, ce qui rend la mise à niveau de l'exploitation des carrières bien plus compliquée et bien plus longue. C'est dans ce sillage, qu'une réunion de travail sur le système de contrôle des carrières ainsi que les schémas régionaux de gestion des carrières s'est tenue aujourd'hui présidée par le ministre de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau en présence de l'ensemble des responsables centraux et territoriaux. Le ministère tente de mettre de l'ordre dans ce secteur dont les conséquences sur l'environnement et l'économie ne sont plus à négliger. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de l'application des dispositions de la Loi n°27-13 relative aux carrières, après la publication de son décret d'application n°2-17-369 le 14 décembre 2017 et des principaux arrêtés y afférents, en particulier le décret n°2-18-912 relatif à la police des carrières, publié au Bulletin Officiel le 23 septembre 2019. Il faut dire qu'il est temps d'agir pour mettre fin aux dysfonctionnements que connaît le secteur notamment par rapport aux modes d'exploitation et l'émergence de carrières informelles ainsi qu'au pillage du sable des dunes côtières et des plages et l'inefficacité du contrôle. C'est pourquoi, le ministère se penche sur de nouvelles dispositions qui vont contribuer à l'éradication des pratiques anarchiques que connaît le secteur des carrières, sa structuration et sa gestion rationnelle. Il est surtout question de veiller à l'application de la loi en vigueur n°27-13 qui date de 2015. Cette réunion a permis d'adopter des mesures et des modalités dans toutes les étapes d'exploitation des carrières, depuis la délimitation des sites jusqu'à la fin de l'activité d'exploitation. Au programme de cette réunion également les mesures à mettre en œuvre pour l'activation d'un mécanisme de contrôle adopté par le Conseil de gouvernement en juillet 2019. Il s'agit de la police des carrières. La réunion a ainsi examiné les mesures à mettre en œuvre pour permettre à ce corps de démarrer ses missions. Un plan d'action détaillé a été arrêté pour organiser des journées régionales de formation sur les aspects administratif, juridique, technique et de communication au profit des agents concernés. Outre les services territoriaux du ministère, ces journées de formation connaîtront la participation des représentants des départements de la Justice, de l'Intérieur et de l'Environnement, selon le communiqué. Lors de cette réunion, A. Amara s'est enquis de l'état d'avancement des appels d'offres relatifs aux études, lancées par les Directions régionales du ministère, pour l'élaboration des schémas régionaux de gestion et d'exploitation des carrières. Le ministre a donné ses directives pour garantir la qualité requise desdites études, dont l'objectif est de définir la vision stratégique, à l'horizon 2040, pour une gestion rationnelle des carrières, l'alimentation du marché en matériaux de carrière et la maîtrise de l'offre et de la demande à l'échelle nationale dans la cadre d'un développement durable. Lire également : INVESTISSEMENTS DANS LA REGION TANGER-TETOUAN- AL HOCEIMA : A. AMARA DRESSE UN BILAN TRÈS HONORABLE