Rappelant qu'au Maroc, 10 millions de mètres cubes par an - provient de l'extraction illégale dans les zones côtières, le rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (ONU Environnement) évoque les cas de plages marocaines souffrante de pillage illégal. Dans un rapport publié cette semaine, le Programme des Nations unies pour l'environnement (ONU Environnement) s'est penché sur les défis de la durabilité dans l'extraction et la consommation de sable. Ses rédacteurs déplorent que «l'extraction d'agrégats dans les rivières a entraîné une pollution, des inondations, l'abaissement des aquifères et une aggravation de la sécheresse». Intitulé «Sable et développement durable : Trouver de nouvelles solutions pour la gouvernance environnementale des ressources mondiales en sable», le document cite notamment le cas du Maroc. La partie dédiée au royaume, intitulée «Mafias de sable, extraction de sable illégale et contrebande au Maroc», souligne que «la moitié du sable - 10 millions de mètres cubes par an - provient de l'extraction illégale dans les zones côtières». Entre Safi et Essaouira, le rapport souligne comment cette exploitation illégale a «transformé une grande plage en un paysage rocheux». ONU Environnement souligne que le sable est souvent retiré des plages pour la construction d'hôtels, de routes et d'autres infrastructures liées au tourisme. Au Maroc, «dans certaines localités, la poursuite des travaux de construction risque de conduire à une situation non durable et à la destruction de la principale attraction naturelle des visiteurs : les plages», met en garde le document. Les carrières de sables échappent-elles toujours au contrôle ? Le rapport donne aussi l'exemple d'Assilah, au sud de Tanger ayant «subi une grave érosion de ses plages en raison de problèmes de réglementation et de pressions liées au tourisme». «De nombreuses structures proches de la côte sont maintenant menacées par l'érosion qui les a créées», conclut le rapport. Depuis 2015, le Maroc dispose de la loi 27.13 relative à l'exploitation des carrières. Un texte qui n'omet pas l'aspect environnemental. Il fixe, par exemple, la durée d'exploitation maximale de carrières situées en milieu marin, à 10 ans et oblige, notamment dans l'article 13, les exploitants de carrières à présenter «des rapports annuels sur la situation environnementale de leurs carrières». Toutefois, les filières illégales continuent d'alimenter le marché alors que les processus d'exploitation échappent toujours au contrôle. D'ailleurs, le Conseil économique, social et environnemental, saisi sur cette loi, avait estimé en 2014 que «l'exploitation des carrières doit être réglementée par des processus clairs, transparents et fluides». Des conditions qui peuvent aider à «faire face de manière efficace à deux grandes nuisances potentielles : La lourdeur ou opacité des procédures administratives, liée aux étapes, délais et coûts des procédures elles-mêmes, ou à la multiplicité des intervenants et donc le risque de dilution, enchevêtrement ou manque de clarté des rôles et responsabilités et l'informel». Selon l'avis du CESE, cet informel «peut se manifester sous forme d'emplois non-déclarés, de pillages, de sous déclarations ou d'exploitations sauvages». D'ailleurs, c'est en 2012 qu'Aziz Rebbah, alors ministre de l'Energie ayant fait de la lutte contre l'économie de rente son cheval de bataille, avait publié la fameuse liste des exploitants des carrières de sables et de pierres. Un recensement qui n'avait pas énuméré les différentes carrières de sable clandestines exploités illégalement et situées dans plusieurs régions du royaume. Le problème est depuis resté entier.