L'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) entreprend de nombreuses actions visant à protéger le palmier dattier vis-à-vis des maladies et ravageurs nuisibles. Primo, les services techniques de l'ONSSA suivent le contrôle et l'agréage des pépinières productrices de plants de palmiers dattiers dans le but de garantir un matériel de multiplication sain et d'éviter l'introduction et la propagation des organismes nuisibles d'une région à une autre. Il y a aussi l'organisation de tournées de prospection afin d'évaluer la situation phytosanitaire des oasis et prodiguer des conseils sur les traitements pour permettre aux producteurs d'intervenir en temps opportun. L'ONSSA travaille également sur l'élaboration et la diffusion aux producteurs de fiches techniques sur les maladies et les ravageurs du palmier dattier visant la reconnaissance des symptômes et des moyens de prévention et de lutte. Et enfin, il y a l'organisation en collaboration avec la profession du secteur et les autres services techniques du ministère de l'agriculture de journées de sensibilisation au profit des pépiniéristes et producteurs sur l'importance des maladies et ravageurs du palmier dattier et sur les méthodes de surveillance et de lutte. «Secundo, l'ONSSA a déployé une série de mesures visant à prévenir la propagation du charançon rouge du palmier, considéré comme un ravageur redoutable des palmiers. Ainsi, depuis l'apparition de cet insecte à Tanger en 2008, une stratégie nationale de lutte a été mise en place», précise à ALM Hamid Benazouz, directeur général de l'ONSSA. Cette stratégie s'articule autour de quatre axes. Il s'agit de l'interdiction de l'importation de tout arbre ou plants de l'espèce de la famille de palmacées dont le diamètre basal du tronc dépasse 5 cm ainsi que de la promulgation d'un arrêté conjoint du ministre de l'agriculture et de la pêche maritime et du ministre de l'intérieur édictant des mesures d'urgence destinées à la lutte contre le charançon rouge du palmier. Il y a eu également le confinement de la zone infestée dans la région de Tanger et la prévention de dissémination du ravageur à d'autres régions du Royaume, notamment les oasis. «Les actions entreprises dans le cadre de cette stratégie ont concerné l'organisation régulière de tournées de prospection dans tous les oasis et dans la région de Tanger–Tétouan où l'insecte existe visant la détection précoce de palmiers atteints et l'organisation régulière de tournées de surveillance des palmiers», note M. Benazouz. Cette stratégie a également mis en place des réseaux de piégeage dans la zone infestée de Tanger et dans les principaux oasis du Royaume, à savoir Ouarzazate, Errachidia, Figuig et Marrakech, pour évaluer le niveau de population de l'insecte et permettre d'intervenir en conséquence. A cela, il faut ajouter l'organisation de journées de sensibilisation au profit des techniciens et agents des services techniques du ministère de l'agriculture et des collectivités locales, des pépiniéristes, producteurs, propriétaires d'hôtels et de villas sur la reconnaissance de l'insecte, les symptômes et les moyens de lutte, en plus de la promulgation d'arrêtés édictant la mise en place de comités de vigilance, de contrôle, de suivi et de lutte contre le charançon rouge. La stratégie de l'ONSSA prévoit le traitement mensuel et à titre préventif de 13.000 palmiers d'ornement à Tanger, ville déclarée pour l'instant infestée au Maroc, en plus de l'abattage et l'incinération de tout palmier trouvé infesté à Tanger. «Grâce à ce plan, cette maladie a été circonscrite dans la région de Tanger et une diminution des palmiers infestés a été enregistrée», affirme le directeur général de l'ONSSA. Par ailleurs, l'ONSSA œuvre pour l'amélioration de la qualité des dattes marocaines. «En amont, l'ONSSA, depuis 2002, veille à l'application de la loi 9-94 sur la protection des obtentions végétales, et le palmier dattier fait partie des espèces protégeables en vertu de cette loi», selon M. Benazouz. Il est à préciser que l'application de la protection est de nature à encourager la création de nouvelles variétés au Maroc et l'introduction de variétés performantes et ayant une meilleure qualité. «Ainsi, parmi les nouvelles variétés protégées, certaines sont tolérantes au Bayoud, ce qui permet d'améliorer la production en réduisant les pertes et améliorer la qualité», ajoute-t-il. En aval, l'ONSSA a autorisé en 2011 l'usage du phosphure d'aluminium pour la désinfection des dattes en entreposage, à l'instar des figues et des raisins secs pour garantir leur qualité et leur salubrité et parer aux pertes post-récoltes des dattes causées essentiellement par les attaques d'insectes à l'intérieur comme à l'extérieur du fruit, empêchant toute consommation en frais ainsi que toute opportunité de conservation. Parmi les insectes inféodés aux dattes il y a les pyrales. Pour ce faire, l'applicateur de ce produit doit au préalable disposer d'un agrément d'utilisation, délivré par les services techniques de l'ONSSA et procéder à son application sous leur contrôle, conformément aux conditions prescrites par la réglementation en vigueur. Quatre actions pour la production de plants certifiés Les actions qu'entreprend l'ONSSA pour la production des plants certifiés de palmier dattier se résument en quatre axes : 1- L'élaboration de la réglementation nécessaire fixant les normes auxquelles doivent répondre les plants certifiés. En effet, un règlement technique relatif à la production, au contrôle, à la conservation et à la certification des plants de palmier dattier a été homologué par un arrêté du ministre de l'agriculture, du développement rural et des eaux et forêts portant le n° 166-01 du 2 janvier 2001. 2- L'octroi d'un agrément de commercialisation desdits plants aux établissements qui répondent aux exigences de la décision du ministre de l'agriculture, du développement rural et des eaux et forêts du 28 mai 2001. 3- La promulgation de la procédure relative au contrôle des plants obtenus par la culture in-vitro et par rejets. 4- Le contrôle de toutes les productions déclarées à l'ONSSA, que ce soit au niveau des laboratoires multipliant les plants par la technique de culture des tissus in vitro ou au niveau des pépinières produisant les plants à partir des rejets.