La justice marocaine a demandé une commission rogatoire au parquet de Paris pour savoir si des ressortissants marocains sont impliqués dans cette affaire. Après plusieurs semaines de silence, l'affaire Luc Ferry revient sur le devant de la scène. La justice marocaine veut pousser les investigations plus loin sur les déclarations du philosophe et ancien ministre français de l'éducation nationale qui, rappelons le, avait porté des accusations de pédophilie à l'égard d'un ancien ministre français. Contacté par ALM, Najat Anwar, présidente de l'Association «Touche pas à mon enfant», a affirmé que « le procureur général de Marrakech, Abdelillah Mestari, a demandé une commission rogatoire au parquet de Paris. Le but étant de savoir si des ressortissants marocains sont impliqués dans cette affaire et avoir des précisions sur l'état d'avancement du dossier». Pour sa part, Me Mustapha Rachidi a déclaré à ALM que «M. Mestari a pris cette décision il y a un mois» tout en relevant que «la pression exercée par la presse écrite française et marocaine a accéléré les choses et a poussé les officiels marocains à changer de position dans cette affaire». Selon Me Rachidi, cette commission rogatoire permettra d'identifier les personnes impliquées et d'évaluer leur responsabilité dans cette affaire. «Il est temps de savoir si des Marocains étaient effectivement mêlés à cette affaire de pédophilie et de les empêcher d'échapper à la justice», souligne-t-il. La demande du parquet de Marrakech intervient deux mois après que le Maroc ait ordonné l'ouverture d'une enquête. Le 8 juin dernier, le procureur du Roi de Marrakech avait reçu une instruction du ministre de la justice d'ouvrir une enquête approfondie dans cette affaire qui a suscité une vive polémique. En France, plusieurs investigations sont actuellement menées. Selon Mme Anwar, plusieurs employés qui travaillaient à l'ambassade de France au Maroc au moment des faits ont été interrogés. « Les enquêteurs français chargés de cette affaire ont entendu plusieurs fonctionnaires de l'ambassade qui étaient en fonction à cette période pour déterminer s'ils avaient été, à l'époque, mis au courant de ces actes pédophiles présumés par les autorités locales». L'Association «Touche pas à mon enfant» est décidée à faire éclater la vérité dans cette affaire et a décidé de s'activer davantage dès le mois de septembre. «Nous allons nous réunir avec nos différents partenaires en l'occurrence «Les amis de l'AMDH», «La voix de la France» pour décider des différentes actions que nous allons menées dans cette affaire et faire en sorte de récolter un maximum d'information», précise Mme Anwar. L'ONG avait déposé le 8 juin une plainte contre X à Paris pour «exploitation sexuelle de mineurs» et «non-dénonciation». Auparavant, l'ONG avait déjà déposé Marrakech, une plainte contre X dans la même affaire. Rappelons que l'ancien ministre de l'éducation nationale avait soulevé un véritable tollé en annonçant, lundi 30 juin, sur le plateau du Grand journal de Canal+ qu' «un ancien ministre s'est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons». Luc Ferry avait assuré tenir l'information des plus hautes autorités de l'Etat en particulier par le Premier ministre. Cette affaire avait provoqué une véritable polémique et suscité de vives réactions au sein de la classe politique française. Les accusations de l'ancien ministre de l'éducation nationale avaient été qualifiées par certains politiciens de «rumeurs» et «de non-dénonciation d'un crime».