L'Association «Touche pas à mon enfant» organisera ce dimanche un rassemblement à Paris, Séville et San Francisco. L'objectif étant de faire pression sur les deux justices française et marocaine pour établir la vérité dans l'affaire Luc Ferry. L'affaire Luc Ferry continue de faire débat. L'Association marocaine «Touche pas à mon enfant» est déterminée à aller jusqu'au bout pour établir la vérité dans cette affaire qui a provoqué un tollé en France. L'ONG organisera, en partenariat avec le comité de soutien «Touche pas à mon enfant» à Paris, Les «Amis de l'association Marocaines des droits humains» et l'Association «Mémoire Vive» un rassemblement, dimanche 19 juin, devant le Palais de justice, Place Vendôme à Paris. « A travers ce sit-in, nous comptons faire pression sur les deux justices française et marocaine pour que la vérité éclate», déclare Najat Anwar, présidente de l'association «Touche pas à mon enfant». Le même jour, une manifestation aura lieu devant le consulat général de France à Séville en Espagne et celui de San Francisco aux Etats-Unis. Contacté par ALM, Me Mustapha Errachidi a indiqué: «il n'y a aucun élément nouveau dans cette affaire. Nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter le procureur général au tribunal de Marrakech pour avoir plus d'éclaircissement. La grève dans les tribunaux est loin de faciliter les choses». Cela dit, l'avocat marocain de l'ONG a fait savoir qu'il devait rencontrer le procureur général jeudi 16 juin dans l'après-midi. Pour sa part, Me Jean Chevais, l'avocat parisien de l'Association «Touche pas à mon enfant», a également affirmé ne pas avoir d'éléments nouveaux dans l'affaire Luc Ferry. «Le parquet de Paris a enregistré notre plainte. Nous cherchons à présent de nouvelles pistes et des preuves pour tenter de faire avancer l'enquête», a-t-il déclaré tout en mentionnant qu'il participe jeudi 16 juin en soirée à un débat sur le tourisme sexuel sur la chaîne de télévision BFM. Quant au rassemblement qui aura lieu ce dimanche, Me Chevais précise que «200 à 300 personnes devraient être présentes. L'objectif de ce rassemblement est de montrer à la justice française la détermination de l'Association « Touche pas à mon enfant», pour que l'identité du pédophile soit révélée» affirme-t-il. Dans un communiqué, l'ONG marocaine lance un appel à toutes les organisations de défense des droits de l'Homme et des droits des enfants pour dénoncer le «tourisme pédophile» partout dans le monde et lever le voile sur ces crimes commis sur des petits enfants profitant de la pauvreté de leurs familles. L'Association «Touche pas à mon enfant» exige de ces ONG une enquête rapide et transparente ainsi que l'inculpation des auteurs présumés et leurs complices. Rappelons que l'Association «Touche pas à mon enfant» avait déposé le 8 juin une plainte contre X à Paris pour «exploitation sexuelle de mineurs» et «non-dénonciation». Le gouvernement marocain n'avait pas tardé à réagir en ordonnant le même jour l'ouverture d'une enquête suite aux déclarations de l'ancien ministre de l'Education nationale accusant un ex-ministre d'avoir eu des relations pédophiles au Maroc. Après Luc Ferry, Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements généraux a été auditionné, vendredi 10 juin, par la Brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris. Ce dernier a affirmé qu'en 2001, il avait rendu compte «aux autorités de tutelle» des rumeurs quant aux agissements coupables d'un ministre, au Maroc. Par autorités de tutelle, il faut notamment entendre Lionel Jospin, qui était alors chef du gouvernement, et Daniel Vaillant, son ministre de l'Intérieur. Pour sa part, Daniel Vaillant a affirmé, dans un communiqué, n'avoir «jamais été informé, à aucun moment, et de quelque manière que ce soit» par Yves Bertrand de cette affaire. Cette enquête préliminaire impliquant Yves Bertrand et Luc Ferry a été ouverte par le parquet de Paris après les accusations proférées par ce dernier le 30 mai sur Canal +. L'ancien ministre de l'Education nationale avait affirmé, sans donner de nom, qu'un «ancien ministre» s'était «fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons», assurant tenir ces informations des «plus hautes autorités de l'Etat» et notamment d'un Premier ministre.