L'Association «Touche pas à mon enfant» a déposé, mercredi 8 juin, plainte contre X à Paris. Najat Anwar, présidente de l'association, lève le voile sur son action en France. ALM : Où en êtes-vous dans l'affaire Luc Ferry? Najat Anwar : L'Association « Touche pas à mon enfant» a organisé, mercredi 8 juin à Paris, en présence d'autres associations françaises une conférence de presse à cet égard. La rencontre a connu la participation de l'Association «Mémoire Vive» et celle des « Amis de l'Association marocaine des droits Humains» en France. Ayant pris part également à cette conférence Maîtres Moustafa Errachdi , notre avocat à Marrakech et Jean Chevais notre avocat à Paris. Il faut dire que nous menons une large campagne de sensibilisation en France. Nous sommes bien accueillis par la société civile et les médias français que nous considérons, tout comme la presse marocaine, notre allié dans cette affaire. La rencontre a connu une grande couverture médiatique, notamment de la presse écrite et audiovisuelle marocaine qui nous a tout le temps soutenus. La prèsence de la chaîne « 2M » à nos côtés ce jour là nous a été d'un grand réconfort. Qu'avez-vous débattu lors de cette rencontre? Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de notre mobilisation pour lever le voile sur l'identité de cette personnalité politique pédophile accusée par Luc Ferry et bien sûr dans la continuité de notre lutte contre la pédophilie au Maroc. La conférence de presse s'est tenue juste après le dépôt de notre plainte auprès du Parquet de Paris. À l'instar de celle déposée au Maroc, il s'agit d'une plainte contre X pour «exploitation sexuelle de mineurs» et pour «non-dénonciation» à l'encontre de Luc Ferry. Ainsi, à travers cette plainte nous engageons Luc Ferry à dévoiler plus de détails concernant cette affaire et nous appelons les autorités françaises à approfondir davantage leur enquête. Il faut dire que cette affaire a été, juste avant la déclaration de Luc Ferry, une rumeur. Sachant que Yves Bertrand, ex-patron des RG, avait évoqué lors d'une émission télévisée un ministre soupçonné de pédophilie. Maintenant que Luc Ferry a soutenu les mêmes propos confirmant que Marrakech a été le théâtre de ce crime, les faits ont pris une dimension plus importante. Depuis le début de cette affaire, nous avons pris pour engagement d'aller jusqu'au bout pour connaître la vérité et dénoncer ce crime. C'est dans ce sens, que nous déployons tous les efforts nécessaires pour faire entendre notre voie sur la scène marocaine,française et européenne. Le ministre de la Justice marocain a donné ses instructions pour l'ouverture d'une «enquête approfondie». Quel commentaire faites-vous de cette décision ? La décision du Maroc nous réconforte. Nous espérons que la justice marocaine soit loyale, telle qu'elle a toujours été, et tranchera fermement dans cette affaire. Par ailleurs, plusieurs réunions sont prévues dans ce contexte, avec différents acteurs, notamment français œuvrant pour la même cause. Le but étant de consentir et regrouper les efforts pour dévoiler l'identité de ce présumé coupable et qu'il soit un exemple pour tout individu venant ternir l'honneur de l'enfance marocaine et violer son innocence. Nous ne resterons pas passifs face à l'ampleur de ce crime qui salit l'image de notre pays. Le Maroc n'a jamais été et ne sera jamais une destination du tourisme sexuel.