Les policiers qui enquêtent sur des accusations d'actes de pédophilie lancées par Luc Ferry contre un autre ex-ministre veulent entendre les diplomates en poste au Maroc à l'époque des faits présumés. L'affaire d'accusation publique d'un ancien ministre français d'actes pédophiles au Maroc par Luc Ferry, continue de faire couler beaucoup d'encre. En effet, les policiers chargés de l'enquête sur les déclarations de l'ancien ministre de l'Education Luc Ferry souhaitent entendre les diplomates français en poste au Maroc au début des années 2000. C'est ce qu'a révélé, mercredi 22 juin, une source proche de l'enquête. Une demande en ce sens vient donc d'être adressée au ministère des Affaires étrangères par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs (BPM) à Paris. Luc Ferry et Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements généraux (RG), ont été auditionnés comme témoins en ce mois de juin à la Brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne chargée de l'enquête ouverte par le parquet de Paris après les propos tenus par l'ancien ministre et philosophe sur Canal+ le 30 mai. M. Ferry avait affirmé, sans donner de nom, qu'un «ancien ministre» s'était «fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons», assurant tenir cela des «plus hautes autorités de l'Etat» et notamment d'un Premier ministre. Cependant, ni l'ancien ministre de l'Education nationale français (2002-2004), ni l'ancien patron des RG (1994-2002), dont le nom avait été «évoqué» par M. Ferry lors de son audition du 3 juin, n'ont donné le nom de cet «ex-ministre» aux enquêteurs, a confirmé une source proche du dossier. À la sortie de son audition le 10 juin, Yves Bertrand avait toutefois assuré à la presse avoir «fait état» en 2001 auprès des «autorités de tutelle» de rumeurs d'actes pédophiles par un ex-ministre au Maroc, disant que Daniel Vaillant et Lionel Jospin avaient été informés. Dans ce sens, l'ex-ministre de l'Intérieur et l'ancien Premier ministre socialistes français avaient démenti avoir été informés de ces rumeurs par M. Bertrand. Selon une source proche de l'enquête, l'ex-chef des RG a été beaucoup plus nuancé devant les enquêteurs. Il leur a déclaré avoir la certitude de ne pas avoir parlé oralement de cette rumeur à M. Jospin et M. Vaillant et «ne plus se souvenir» s'il l'avait fait par écrit, selon la même source. Dans ses carnets saisis par la justice dans le cadre d'un autre dossier, Yves Bertrand évoque une affaire de pédophilie au Maroc, qu'il date de novembre 2001, impliquant un ancien ministre. À noter que l'Association «Touche pas à mon enfant» a organisé, dimanche 19 juin, un rassemblement à Paris, Séville et San Francisco. L'objectif étant de faire pression sur les deux justices française et marocaine pour établir la vérité dans cette affaire qui engage des enfant marocains. Touche pas à mon enfant est déterminée à aller jusqu'au bout pour établir la vérité dans cette affaire qui provoque un tollé en France.