L'ancien patron des Renseignements généraux a été auditionné le vendredi 10 juin dans le cadre de l'affaire Luc Ferry. L'ancien responsable policier a reconnu avoir entendu parler d'un «ragot», d'une «rumeur» insistante. Après Luc Ferry, Yves Bertrand, l'ex-patron des Renseignements généraux (RG), a été entendu comme témoin le vendredi 10 juin par la Brigade de protection des mineurs dans le cadre de l'enquête ouverte suite aux déclarations de l'ancien ministre de l'Education accusant un ancien ministre d'actes pédophiles au Maroc. Selon l'agence Associated Press, l'ancien responsable policier a reconnu avoir entendu parler d'un «ragot», d'une «rumeur» insistante. A la question de savoir s'il avait fait remonter cette rumeur citée par Luc Ferry aux autorités de l'Etat, Yves Bertrand a glissé au micro d'Europe-1 que ses interlocuteurs étaient alors «Daniel Vaillant, le ministre de l'Intérieur, et Lionel Jospin, le Premier ministre». Et de préciser «si j'en ai rendu compte, ça a été à deux amis politiques de Jack Lang». En effet, l'ancien chef des RG a indiqué qu'il avait probablement parlé aux responsables socialistes de 2001 des rumeurs de pédophilie lancées contre un ancien ministre. Par contre, Daniel Vaillant a affirmé, dans un communiqué, n'avoir «jamais été informé, à aucun moment, et de quelque manière que ce soit» par Yves Bertrand de cette affaire. L'Association «Touche pas à mon enfant» a porté plainte au Maroc et en France pour pousser la justice à aller jusqu'au bout de l'enquête. De même, le gouvernement marocain a confirmé jeudi dernier suivre avec sérieux l'affaire signalée à Marrakech et avoir donné des instructions au parquet près la Cour d'appel de la ville pour ouvrir une enquête. «Au début, le sujet faisait partie d'un débat politique interne en France dans lequel le gouvernement marocain ne pouvait intervenir», mais cela n'a pas été sans interpeller l'opinion publique nationale puisque «les victimes présumées du harcèlement sexuel sont des Marocains», a expliqué à Reuters le porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri. Pour rappel, l'ancien ministre de l'Education avait affirmé le 30 mai sur le plateau de Canal+, sans donner de nom, qu'un «ancien ministre» s'était «fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons», assurant tenir cela des «plus hautes autorités de l'Etat» et notamment d'un Premier ministre. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris après les propos de Luc Ferry.