Mustapha Ramid, membre du PJD, accuse les autorités centrales et locales d'être impliquées dans les agressions dont les membres de la coalition du PJD à Oujda affirment avoir été victimes. ALM : Le PJD affirme que ses militants à Oujda ont été victimes d'agressions lors de l'opération d'élection du nouveau président du Conseil de la ville. Quel est à votre avis le responsable de ces agressions présumées ? Mustapha Ramid : Les responsables des agressions dont les militants du PJD ont fait l'objet sont les autorités qui ont donné l'ordre, celles qui ont exécuté et celles qui ont pris connaissance de ces agressions et ne sont pas intervenues pour sanctionner les responsables. Ceci englobe les autorités locales et centrales. Car si les autorités locales ont été l'auteur des agressions, les autorités centrales étaient, pour leur part, certainement au courant de ce qui se passait et ne sont pas intervenues, jusqu'à présent, pour rétablir l'ordre. On ne peut prétendre le contraire car tout le monde était au courant des agressions perpétrées contre les membres de notre coalition. Cette question a été mise en exergue par la presse nationale. Les autorités centrales sont ainsi complices dans ces agressions. Quels sont les types d'agressions dont vous affirmez avoir fait l'objet ? L'avocat Noureddine Benbakr, membre du PJD, a reçu un coup sur la tête et a été hospitalisé. Il a subi une opération chirurgicale en raison d'une hémorragie interne. Il est actuellement en coma. Un autre membre du parti, l'avocat Mohamed Belkayed, a été la victime d'une tentative de meurtre. En plus plusieurs candidats et candidates du PJD et d'autres formations ont été agressés par ceux qui dessinent les cartes électorales à leur guise. Et le député Mustafa Ibrahimi du PJD a été accusé d'avoir agressé un policier alors que c'est le contraire qui a eu lieu. Ce militant a été ainsi arrêté, détenu et humilié. Docteur Saâd Eddine Othmani et moi-même avons été violentés par les forces de l'ordre quand nous sommes intervenus pour protéger notre collègue Ibrahimi qui a été conduit au poste de police. Et avant tout cela, nous avons été interdits d'accéder à la salle d'élection au mépris des lois en vigueur. Quelles sont les démarches que vous allez entreprendre pour faire valoir vos droits ? Bien évidemment, nous allons porter plainte devant la justice même si nous ne sommes pas optimistes quant à l'issue du procès. Chacun sait que la justice n'est pas tout à fait indépendante et, probablement, ne rendra pas, de ce fait, un jugement en notre faveur. Mais, malgré cela, nous porterons plainte et ce, afin d'épuiser toutes les voies de recours. Il faut rappeler à juste titre que certains partis politiques ont fait l'objet de pressions énormes afin de mettre fin à leurs alliances avec le PJD à Oujda et dans d'autres villes. Vous avez parlé récemment d'une lettre que vous entendez adresser à SM le Roi. En quoi consiste cette lettre ? Effectivement, ce sujet fait actuellement l'objet d'étude au sein du secrétariat général du parti afin de définir le contenu de cette lettre. Le Mouvement populaire a rendu public récemment un communiqué dans lequel il dément toute alliance avec le PJD à Oujda. Que répondez-vous à cela ? Les dires de ce parti ne doivent pas être pris en considération. La preuve c'est que le candidat tête de la liste initiale et la candidate tête de la liste additionnelle ont été avec nous et nous ont soutenus jusqu'à la dernière minute. Ils ont fait l'objet, eux aussi, d'agressions de la part des autorités. Le Mouvement populaire aurait dû, en réalité, protéger ses militants au lieu de réfuter tout lien avec eux. Ceci étant, et même si ce parti nie toute alliance avec le PJD, cela n'empêche que plusieurs personnes qui ont été élues au nom du Mouvement populaire ont soutenu la coalition du PJD. Le PJD affirme que le nouveau président du Conseil de la ville n'a pas été élu mais nommé par la coalition composée du parti de l'Istiqlal, du PAM et du MP. Qu'en dites-vous ? L'élection du nouveau président du Conseil de la ville d'Oujda était une affaire montée de toutes pièces. C'est une formalité ni plus ni moins car les autorités locales sont intervenues pour diriger l'opération électorale. Elles ont également fait pression sur nos alliés les incitant à dissoudre leur alliance avec notre parti. Vu toutes ces circonstances, on peut affirmer qu'il y a eu nomination d'une partie et exclusion d'une autre.n