Mustapha Ramid affirme que les membres du Parti de la justice et du développement (PJD) ne sont pas à l'abri des tentations et des soupçons, d'où la raison d'être du Pacte de la transparence et de la moralité. ALM : Quelle est la raison d'être du Pacte de la transparence et de la moralité ? Mustapha Ramid : La philosophie du pacte est très simple. Les membres du PJD ne sont pas des anges. Le Pacte de la transparence et de la moralité leur trace, ainsi, un ensemble de règles de conduite à respecter. Ce pacte est puisé des valeurs de l'honnêteté et des principes de la transparence. Il vise à mettre les membres du PJD, ses députés ainsi que ses élus locaux à l'abri de tout comportement susceptible de nuire à leur réputation. Personne ne conteste le fait que le soutien et la sympathie dont jouit le PJD sont dus essentiellement au degré élevé de crédibilité et de l'honnêteté de ses responsables, ses militants et ses élus. A partir de ce constat, il est de notre devoir de protéger cet acquis. Il est à noter également que la participation des membres du PJD dans la gestion des affaires locales est de plus en plus grandissante. Ils peuvent faire l'objet, dans ce cadre, de tentations ou de soupçons. Quel est le référentiel de ce pacte? Le Pacte de la transparence et de la moralité puise son fondement du référentiel islamique puis du programme politique général du PJD, car la garantie de la transparence des membres du parti s'inscrit dans le cadre de l'objectif général de la moralisation de la vie politique dans son ensemble. La moralisation ne peut émaner que de l'engagement sérieux et crédible des militants du parti. Les membres du parti doivent être un exemple à imiter pour les citoyens. La moralisation provient de la nécessité de mettre l'intérêt national en deçà des intérêts individuels étriqués. En plus, les principes moraux et éducatifs de l'Islam nous prescrivent un ensemble de règles de conduite à même de constituer une immunité de l'esprit contre toute dérive. Avez-vous prévu un mécanisme pour la mise en œuvre des dispositions du pacte? Il faut rappeler que bien avant l'élaboration du pacte, le PJD a procédé à l'installation de la commission centrale de la transparence et de la moralité présidée par moi-même et à laquelle est assignée la mission de la prévention et de l'encadrement. Cette commission est appelée, ainsi, à mettre en œuvre le contenu du pacte. La commission est composée de dix membres entre membres et sympathisants du parti. Elle présente aux instances du parti les suggestions et les recommandations susceptibles de renforcer les valeurs de la transparence dans les conduite des membres du parti. Cette commission assure également l'encadrement des élus du parti. Elle entame, en outre, les investigations à propos de tout comportement malsain d'un membre à sa propre initiative ou à la demande d'une instance du parti. La commission est appelée à publier les résultats de ses inspections. A rappeler que la commission a commencé ses travaux il y a plus de deux mois et se réunit provisoirement deux fois par mois.