Le PJD a dénoncé, samedi 16 janvier, l'exploitation de l'Institution Royale dans la compétition politique entre les partis politiques. Les islamistes montent au créneau contre l'exploitation politicienne de l'Institution Royale. Le secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD) a vivement condamné, lors de sa réunion hebdomadaire tenue samedi 16 janvier, l'exploitation de l'Institution Royale dans la compétition politique entre les partis politiques. C'est ce qu'a affirmé à ALM Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD. «Le secrétariat général du PJD a condamné, dans un communiqué qui devait être prêt lundi, l'exploitation du nom de SM le Roi dans la compétition politique. Le Souverain est au-dessus de tout cela. SM le Roi est arbitre et non pas joueur. On ne doit pas impliquer l'arbitre dans le jeu politique sinon les règles du jeu seront faussées. C'est une dérive qu'il faut arrêter», précise M. Daoudi, ajoutant que «les partis politiques doivent utiliser les moyens légaux dans le cadre de la compétition politique et électorale». La réaction du parti dirigé par Abdelilah Benkirane intervient quelques jours après une sortie médiatique de Rachid Talbi Alami, membre du bureau exécutif du Rassemblement national des indépendants (RNI). Lors de son passage à l'émission «Tayarat» diffusée par la chaîne de télévision «2M», lundi 11 janvier. M. Talbi Alami avait accusé le PJD de s'opposer au projet moderniste et démocratique de SM le Roi. Les propos de M. Talbi Alami ont suscité la colère des dirigeants du PJD. «Talbi Alami n'a nullement le droit de parler au nom de SM le Roi. En plus, ce monsieur n'est pas le tuteur du projet moderniste du Souverain pour dire que celui-ci ou celui-là est contre ce projet. Cette personne a avancé des allégations mensongères. Talbi Alami ne fait, en plus, que redire ce qu'il entend ailleurs. Ceci met en relief l'état de la bassesse dans lequel se trouve, désormais, le débat politique au Maroc», avait précisé à ALM Abdellah Baha, secrétaire général-adjoint du PJD. M. Talbi Alami avait démenti, pour sa part, avoir affirmé que le PJD s'oppose au projet moderniste du Souverain. «Je n'ai pas dit que le Parti de la justice et du développement est contre le projet moderniste de SM le Roi. Je n'ai pas le droit d'évaluer les autres formations politiques. Ce que je voulais dire, par ailleurs, lors de l'émission «Tayarat», c'est que je ne ferai pas de coalition avec ce parti, parce que je ne m'identifie pas au projet du PJD», avait-il précisé dans une déclaration à ALM. Les islamistes ne se sont pas contentés des seuls supports médiatiques pour exprimer leur dénonciation. En vertu de l'article 66 du règlement intérieur de la Chambre des conseillers, Mustapha Ramid, chef du groupe parlementaire du PJD, a affirmé, lors de son intervention dans le cadre d'une séance du Parlement tenue mercredi 13 janvier, que «les déclarations de l'ex-ministre Rachid Talbi Alami lors de l'émission «Tayarat» sont des déclarations très graves et rejetées». M. Ramid a dénoncé le fait d'impliquer «les constantes de la Nation dans la surenchère politique et les compétitions électorales». «Quel est le projet de SM le Roi auquel le PJD n'a pas adhéré? Quelqu'un a-t-il le droit d'impliquer le Souverain dans les controverses politiques? Ceci ne porterait-il pas atteinte à la personne du Roi et ne constituerait-il pas une destruction du multipartisme et une transgression des règles démocratiques», s'est demandé M. Ramid avant de conclure son intervention.