Le Conseil national du PJD, réuni le week-end dernier à Bouznika, a appelé à approfondir le débat sur les réformes politiques et constitutionnelles revendiquées par le parti. Les islamistes remettent sur la table la question des réformes politiques et constitutionnelles. Le Conseil national du Parti de la justice et du développement (PJD) a appelé, à l'issue de sa session ordinaire, tenue samedi 12 et dimanche 13 décembre, à établir un agenda clair en ce qui concerne la mise en œuvre des recommandations du sixième congrès du parti tenu en 2008 se rapportant aux réformes politiques et constitutionnelles. En effet, les membres du Conseil national du parti, dirigé par Abdelilah Benkirane, ont insisté sur la nécessité d'ouvrir un débat profond à propos des réformes. Le PJD avait retenu à l'issue de son 6ème congrès plusieurs points se rapportant aux réformes politiques, notamment le renforcement des prérogatives du Premier ministre, la garantie de l'indépendance de la justice, le renforcement des prérogatives des instances élues et la réforme du système électoral. Contacté par ALM, Saâd-Eddine El Othmani, président du Conseil national du PJD, a mis l'accent sur l'urgence de procéder à des réformes politiques. «Nous espérons voir se concrétiser les réformes politiques que nous revendiquons. Il faut développer et renforcer d'urgence la démocratie nationale sur tous les plans», affirme M. El Othmani. Selon le président du Conseil national du PJD, les réformes sont en mesure de donner un nouvel élan à l'action politique. «Certes beaucoup a été fait, mais ce que nous avons aujourd'hui reste limité. Nous avons besoin de réformes qui donnent un nouvel élan à l'action politique au Maroc», martèle-t-il. Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD, estime, pour sa part, que le débat à propos des réformes doit se passer dans un cadre calme. «Le secrétariat général du parti avait constitué une commission chargée d'élaborer les propositions du parti en matière des réformes politiques et constitutionnelles. Le PJD ne fait pas de la surenchère. Le processus des réformes est déjà enclenché et il reste beaucoup à faire», précise M. Daoudi. «La question des réformes politiques n'est plus taboue. SM le Roi ne cesse de mettre l'accent sur cette question. Il faut approfondir le débat sur les réformes dans la sérénité requise et en dehors de l'agitation», ajoute-t-il. Abdellah Bouanou, membre du secrétariat général du PJD, fait observer, quant à lui, que le débat sur les réformes politiques doit être entamé dans le cadre du consensus avec tous les partenaires. «Le PJD avait traité la question des réformes politiques à l'occasion de la présentation de son programme électoral de 2002 et de 2007. Nous estimons que la question des réformes doit être traitée dans le cadre de la mobilisation globale et du consensus total avec l'institution royale d'une part et les autres partenaires politiques d'autre part. Elle ne doit pas faire l'objet de discorde», souligne M. Bouanou. Ceci dit et en dehors de la question des réformes politiques, les membres du Conseil national ont appelé à la réactivation de la Commission de l'affaire du Sahara qui est au point mort depuis l'interpellation de son président, Laâbadla Mae El Aïnayne. Le Conseil national du PJD a également insisté sur la promotion du rôle de la diplomatie parlementaire du parti en matière de défense de la marocanité du Sahara. Rappelons que le Conseil a traité, lors de sa session ordinaire, plusieurs questions se rapportant à l'évaluation du rendement du parti, l'entrée en scène du PAM, la problématique de la transhumance politique et le rapport du PJD avec les autres formations politiques.