L'association « Touche pas à mon enfant » tire la sonnette d'alarme sur l'ampleur des abus sexuels au Maroc. Dans son rapport, l'association a recensé 306 cas d'agressions sexuelles en 2008. La tranche d'âge la plus exposée se situe entre 0 et 8 ans. Les abus sexuels sur les enfants au Maroc sont en hausse. 306 cas d'agressions sexuelles ont été recensés en 2008 contre 50 en 2007 selon le rapport de l'association «Touche pas à mon enfant» qui a été présenté mardi 19 mai à Rabat. Le document précise que 177 cas d'agressions sexuelles ont été enregistrés en 2008 au niveau de 7 villes du Royaume. Casablanca arrive en tête de liste avec 53 cas, suivie de Marrakech ( 29), Agadir ( 24), Kénitra (22 cas), Fès (20),Taroudant (18), Salé (11). Selon l'association «Touche pas à mon enfant», cette situation s'explique par le fait que les grandes villes constituent un foyer pour toute forme d'abus et agressions sexuels, en raison du tourisme sexuel, du travail des mineurs, du nombre croissant d'enfants délaissés, d'enfants de la rue et des petites bonnes. Concernant les formes d'agressions sexuelles à l'encontre des enfants, le rapport souligne que le viol est classé en première position enregistrant 147 cas (soit 48%) et 59 cas de viol avec violence (soit 19,28%). Le harcèlement sexuel a quant lui atteint 96 cas (31,37%).A noter que 4 cas de grossesse suite à un viol ont été enregistrés durant l'année 2008. Parmi les autres types d'abus sexuels, le document relève le harcèlement par attouchements sur certaines parties du corps de l'enfant, l'incitation de l'enfant à toucher des parties du corps de l'agresseur, le viol, l'exploitation sexuelle à travers des productions pornographiques, la prostitution des enfants, l'exploitation des enfants dans le tourisme sexuel. Par ailleurs, le rapport précise que les fillettes sont la principale cible des agresseurs avec un total de 168 cas contre 138 pour les garçons. Les études menées ont permis de distinguer trois tranches d'âge : la première de 0 à 8 ans ; la deuxième de 8 à 15 ans et la troisième de 15 à 18 ans. La tranche d'âge la plus exposée se situe entre 0 et 8 ans avec 169 cas soit 55,23%. Selon l'association, cette situation s'explique en raison de la vulnérabilité des enfants à cet âge face aux tentations et autres contraintes matérielles et symboliques. Pour la deuxième tranche, 104 cas ont été reportés. La troisième tranche est la moins exposée aux agressions sexuelles avec 33 cas. Il est à souligner que les agressions sexuelles sont perpétrées dans les lieux les plus sûrs et par les proches des enfants victimes. Ces lieux constituent des espaces où les enfants passent une grande partie de leur temps (domicile familial, chez les voisins et les proches, orphelinats, internats, colonies de vacances, centres estivaux et lieux de travail des petites bonnes). Dans la grande majorité des cas, les agresseurs ont des liens de sang avec les victimes (père, frère, oncle, cousin) ou une relation de proximité (voisins, enseignants, responsables d'écoles coraniques, éducateurs sportifs, concierges, employeurs et commerçants de quartier...). L'association a constaté 6 cas d'abus commis par les parents, une agression perpétrée par un oncle, 2 par un frère et 16 par un membre du cercle familial (cousin paternel ou maternel...). En revanche, 9 cas d'agressions ont été commis par des enseignants. Les autres agressions se répartissent entre enseignants des écoles coraniques, employeurs, formateurs ou éducateurs sportifs, infirmiers, président d'association et quelques étrangers.