L'ambassadrice du Chili au Maroc a rendu hommage aux associations «Touche pas à mon enfant» et «Innocence en danger». Cette consécration couronne leur engagement dans la lutte contre la pédophilie. Les efforts des ONG marocaines dans la lutte contre la pédophilie au Maroc ne sont pas sans mérite. «Touche pas à mon enfant» et «Innocence en danger», œuvrant pour cette cause, ont été récemment gratifiées par l'ambassade du Chili au Maroc. A l'occasion de la 51ème session du comité des droits de l'enfant de l'Organisation des Nations unies (ONU), un hommage a été rendu, mardi 9 juin à Rabat, auxdites associations. Organisée à la résidence d'honneur de Marcia Covarrubias, ambassadrice du Chili, cette réception a connu la présence de Nouzha Skalli ministre du Développement social, de la famille et de la Solidarité, ainsi que de nombreux ambassadeurs et personnalités de la société civile et du monde des affaires. S'exprimant sur ce sujet, la présidente de «Touche pas à mon enfant», Najat Anwar a confié à ALM : «Cet hommage est une reconnaissance pour le modeste travail déployé par notre association». Et de poursuivre : «la consécration nous oblige de rassembler les efforts pour que ce phénomène cesse». En effet, la pédophilie continue de prendre de l'ampleur sur le plan national. Selon Mme Anwar : «c'est un danger qui suscite l'inquiétude et l'appréhension des militants et de nombreux observateurs». En deux ans, le nombre de cas signalés a connu une hausse remarquable. Selon un récent rapport de l'association, 306 cas d'agressions sexuelles ont été recensées en 2008, contre 50 en 2007. 55% de ces abus concernent des enfants de moins de huit ans. Selon l'association, cette situation s'explique en raison de la vulnérabilité des enfants. Les chiffres dévoilés permettent de distinguer trois tranches d'âge : la première de 0 à 8 ans, la deuxième de 8 à 15 ans et la troisième de 15 à 18 ans. Victimes de leur sort, les fillettes sont les principales proies des agresseurs. Ainsi le nombre des victimes a atteint 168 cas pour les filles et 138 pour les garçons. À noter que quatre cas de grossesse suite à un viol ont été enregistrés durant la même année. Les agressions sexuelles sont perpétrées, majoritairement, dans des espaces où les enfants passent une grande partie de leur temps (domicile familial, voisinage, internat et autres). Outre les touristes étrangers, les auteurs de ces crimes sont fréquemment des membres du cercle familial, du voisinage ou du milieu éducatif. De ce fait, la présidente de l'association appelle à une mobilisation «active et urgente» de tous les acteurs concernées. Créée depuis près de 4 ans, l'association dresse une série de revendications. La priorité étant de mettre en place une stratégie nationale au niveau de tous les secteurs pour lutter contre les agressions sexuelles sur les enfants. Cette stratégie doit promouvoir la sensibilisation et mettre en place des plans d'action et des programmes afin d'encourager le Maroc à s'y impliquer. Par ailleurs, il est essentiel d'offrir les soins adaptés aux situations psychologiques et sanitaires des victimes d'abus. De même, des séances d'orientation et de conseil doivent êtres programmées pour le soutien moral des familles. En guise de toucher une large population, Mme Anwar prévoit la mise en place d'un numéro vert au profit de l'association.