Le gouvernement espagnol a décidé de réduire sa présence militaire dans les deux présides occupés. Une décision qui ne fait pas l'unanimité… Le plan de redéploiement général des effectifs militaires que le gouvernement espagnol a décidé de mener dans tout le territoire espagnol préoccupe les forces politiques de droite. Certaines estiment que cette décision ne devrait pas concerner les deux présides occupés de Sebta et Mellilia pour des raisons stratégiques. Les villes de Sebta et Mellilia connaîtraient ainsi une réduction de 50% du nombre des soldats de leurs garnisons respectives d'une manière progressive d'ici 2011. Cette décision a été contestée par les élus de droite des deux présides qui accusent le gouvernement socialiste de vouloir fragiliser les deux colonies face à « la menace marocaine ». une thèse que le secrétaire général du parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) à Mellilia a fustigée cette théorie en insistant sur le caractère national de la stratégie de redéploiement. «Le Parti populaire tente d'utiliser deux questions très- importantes comme la sécurité et l'économie pour créer un climat négatif en inculquant aux habitants la peur de ce qu'ils appellent la menace marocaine», a dit Dionisio Muñoz. A Sebta, la peur des lobbies colonialistes est allée plus loin dans ses calculs en insistant sur le danger économique que suppose le départ de la moitié des effectifs militaires. La réduction des troupes engendrerait un manque à gagner annuel de près de 46 millions d'euros pour l'économie locale. Près de 700 soldats devront quitter la ville durant les deux prochaines années, ce qui signifie un nombre équivalent de familles qui rentreront à la péninsule. Des consommateurs en moins. Sachant que l'économie et la structure sociale de la ville occupée de Sebta sont essentiellement dépendantes des soldats et des fonctionnaires civils que l'Etat y déploie, on devine facilement que les deux présides sont en train de devenir un fardeau pour l'économie espagnole.