Suite au jugement prononcé contre le quotidien «Al Massae», la FMEJ annonce son refus de cette escalade, la plus dangereuse que la presse marocaine ait vécue depuis deux décennies. À quelques jours de l'annonce du jugement prononcé contre le quotidien «Al Massae», le bureau de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) réuni, vendredi 28 mars, s'est penché sur «la vague de procès intentés contre des journaux, donnant lieu à des dommages et intérêts incroyablement élevés au profit des plaignants». Le tribunal de 1ère instance de Rabat a condamné, mardi 25 mars, le directeur du quotidien «Al Massae» à verser un montant global de 6 millions de dirhams de dommages et intérêts à quatre substituts du Procureur du Roi de Ksar El Kébir qui avaient porté plainte, séparément, contre le journal pour délit de diffamation et injures publiques. «La FMEJ redoute les effets dévastateurs de l'étouffement judiciaire de la presse sur ce même processus», relève-t-on dans un communiqué de cette fédération. Tout en réaffirmant que «le recours à la justice et la réclamation de réparations justes et équitables sont un droit inaliénable pour toute personne ou institution s'estimant diffamée», la FMEJ affirme «son refus total de cette escalade, la plus marquée et la plus dangereuse que la presse marocaine ait vécue depuis deux décennies». Elle considère cette vague d'étouffement judiciaire comme une «grave atteinte à la viabilité économique, voire à l'existence même des entreprises de presse au Maroc». Ainsi, cette Fédération appelle les autorités concernées à prendre leurs responsabilités en menant une réforme sérieuse et déterminée de l'appareil judiciaire, avec l'indépendance et l'impartialité pour horizon ainsi qu'à prendre les mesures nécessaires afin que les procès contre les journaux se soient plus instrumentalisés pour étouffer des entreprises de presse. Par ailleurs, la FMEJ réclame avec force un nouveau code de la presse plus juste, plus ouvert et plus équilibré et réaffirme la nécessité de créer des tribunaux spécialisés dans les affaires de presse, afin de garantir les meilleures conditions pour des procès équitables.