Dans la dernière mouture du Plan pélagique qui sera rendu public dans les prochaines semaines et dont ALM détient une copie, le ministère de tutelle semble avoir tranché. Les industriels accéderont aux ressources contre paiement d'un droit d'entrée. La direction des pêches maritimes et de l'aquaculture a arrêté les grandes lignes du Plan pélagique qui sera rendu public dans quelques semaines. Le document d'une douzaine de pages fixe à 750.000 tonnes le plafond maximal de captures de sardines et pélagiques en Atlantique Nord et Centre. Aucune capacité supplémentaire de pêche ne serait admise au-delà. Dans cette même zone Nord, le ministère introduit une limitation des quantités destinées vers la farine et l'huile de poisson, une nouvelle qui ne plaira certainement pas aux industriels. De plus, pour encourager la production de la valeur ajoutée, le ministère a introduit en plus de la destination farine standard (64 à 69% de protéines), la filière farine à haute teneur protéinique (plus de 70% de protéines). Le ministère espère que le plafonnement des quantités allouées à la farine permettra de dégager un volume de captures de petits pélagiques conséquent pour la promotion graduelle des débouchés valorisants comme les conserves. L'autre volet très attendu de cet accord concerne la zone de l'Atlantique Sud. Le total admissible des captures est fixé à 1 million de tonnes, dont 600.000 pour la sardine et 400.000 pour les autres espèces de petits pélagiques. Il s'agit, explique le document, de plafonds annuels modulables suivant l'évolution de l'état des stocks en tenant en compte de la forte variabilité de la ressource en fonction des conditions hydro-climatiques. Par ailleurs, le ministère a mis fin au suspens, en acceptant le principe d'accès à la ressource, accordé aux «industries de transformation déjà existantes ». En retour, ces mêmes industries devraient s'acquitter, via les navires qu'ils affréteront, d'une taxe d'environ 10 centimes par kilo (la formule n'est pas totalement arrêtée), destinée au financement de la mise à niveau de la flotte marocaine. Le quota individuel pour les navires affrétés et les chalutiers congélateurs est de 15.000 tonnes par an. D'ores et déjà, la tutelle exclut toute possibilité du quota non utilisé d'une année sur l'autre. Le dépassement toléré ne doit pas excéder 1%. Quant aux navires nationaux, ils seront soumis au quota individuel dès que la quantité globale à pêcher sur l'année est exploitée à 80%. Bien évidemment, ce Plan pélagique reste tributaire de la capacité de contrôle. Un certain nombre de mesures sont prises dans ce sens. C'est le cas de la déclaration obligatoire des captures, suivant un mode opératoire bien défini et du débarquement dans les ports indiqués sur les licences de pêche. En plus, les navires seront soumis à un système de suivi et de contrôle de leur activité. Feu vert à l'accord de pêche avec l'Union européenne L'accord de pêche Maroc-Union européenne, signé le 28 juillet 2005 à Bruxelles, a été adopté mardi 19 décembre par la commission des affaires étrangères, après deux heures et demi d'exposés et de discussions. Adopté à l'unanimité, ce nouvel accord consacre une diminution du nombre de bateaux pêchant dans les eaux marocaines de 469 à 117. En vertu de cet accord, la flotte européenne est autorisée à pêcher un quota annuel de 60.000 tonnes de petits pélagiques dans des zones prédéfinies. Le Maroc bénéficiera, en contre-partie, d'une enveloppe budgétaire de 40 millions 250 mille euros par an, soit un montant global de 161 millions d'euros étalé sur les quatre années de cet accord.