Le ministère de la Pêche et les représentants du secteur de la pêche pélagique ont repris le dialogue hier mercredi 15 février. Objectif : arriver à un compromis sur les derniers points en suspens. Réunies hier mercredi 15 février au ministère des Pêches, les fédérations des industries de transformation de poisson espèrent arriver rapidement à un compromis sur la pêche pélagique. L'Association nationale des fabricants de farine et d'huile de poisson (ANAFAP) qui avait engagé une consultation interne autour de la première mouture du projet avait opposé une série de remarques. En premier lieu, le quota de 80 000 tonnes dévolues aux industries transformatrices dans le stock C, au sud de Boujdour. Pour l'association, il est tout à fait naturel de puiser dans ces ressources jusqu'à hauteur de 300.000 tonnes. «Puisque, lit-on dans les recommandations adressées au ministère, ni l'âge ni la taille du poisson de ce gisement ne favorisent son traitement par l'industrie de la conserve ». Ecologiquement, cette option est, selon l'ANAFAP, bonne puisque favorisant la régénération des espèces. Economiquement, les 300.000 tonnes permettront la formation d'un chiffre d'affaires de 67,5 millions de dollars US, avec un minimum de 600 postes d'emploi en mer et 1000 sur terre. Evidemment dans cette vague d'arguments, l'Oméga 3 figure en bonne place. Les industriels rappellent que quelques opérateurs envisagent de créer une nouvelle usine de raffinage et wintérisation de l'huile de poisson en vue de créer ce produit vanté par les diététistes. Avec cet investissement, l'Oméga 3 en question sera conditionné en gélules en partenariat avec une société multinationale. Entrées de devises escomptées, 1,2 milliard de dirhams. Le ministère des Pêches maritimes résistera-t-il à ces arguments sonnants et trébuchants ? Tels étaient, entre autres, les enjeux de la réunion d'hier. La direction de la pêche devrait aussi se pencher sur les suggestions de l'Association marocaine de la semi-conserve de poisson. L'Amascop regrette d'emblée que l'équipe qui a réalisé le plan de la pélagique ait passé sous silence par «ignorance sans doute», l'activité de la semi-conserve, laquelle n'a rien à voir avec la conserve de poisson. A titre d'information, le Maroc est aujourd'hui le premier exportateur mondial de semi-conserve d'anchois élaboré en produit fini. Les 18 usines spécialisées dans le créneau ont réalisé un chiffre d'affaires de 845 millions DH en 2003. Déficit endémique, la capacité installée (80 000 tonnes) est quatre fois plus importante que la capacité de traitement (20.000 environ) ; Aujourd'hui, selon les producteurs, le Maroc risque de perdre sa place de leader mondial. Car, font-ils remarquer à la tutelle, « en raison de la règle d'origine, nous ne pouvons plus être compétitifs en acquittant 25% de droits de douane sur les produits finis à l'entrée du marché de l'Union européenne, lequel absorbe 25% des exportations du Maroc. Les opérateurs souhaitent dans le plan en cours de discussion, une meilleure prise en compte des besoins de leur secteur, demandant au ministère de mener des études scientifiques pour déterminer la biomasse de l'anchois. Quant à la FENIP (Fédération nationale des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche auprès de la CGEM), elle fait remarquer que l'étude ayant servi à l'élaboration du plan pélagique se base sur un ratio d'exploitation de 12% de la biomasse, correspondant à 1 million de tonnes de petit pélagique. La Fédération souhaite que ce taux soit porté à 20%. La balle est désormais dans le camp du ministère des Pêches maritimes.