Sous l'effet d'une surliquidité accrue et persistante, le système est resté en autofinancement et même placeur auprès de la Banque d'émission. Plusieurs facteurs expliquent cette abondance. Le marché monétaire a été caractérisé par une forte surliquidité durant la semaine du 28 septembre au 5 octobre 2006. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Tout d'abord la poursuite de la politique du désendettement du Trésor et l'expansion des avoirs extérieurs nets, lesquels ont progressé de 14,7% à 172 milliards de dirhams à fin août 2006, contre 150 milliards à fin décembre 2005. Conséquence de cette surliquidité persistante, le système est resté en autofinancement et même placeur auprès de la Banque d'émission. Par ailleurs, les taux se maintiennent à des niveaux très bas. De l'avis des analystes de la BMCE Capital Markets, cette détente aurait été plus intense sans les interventions de la Banque centrale par le biais des reprises de liquidités hebdomadaires et des facilités de dépôt à 24 heures. Ainsi, rien que sur la seule période du 28 septembre au 4 octobre 2006, Bank Al-Maghrib, dans son rôle de régulateur du marché, a épongé l'équivalent de 12 milliards de dirhams. Mais, malgré ces interventions, le système est resté largement excédentaire. D'ailleurs, la Réserve monétaire obligatoire (RMO) fait ressortir un excédent de 25,6 milliards de dirhams en date du 3 octobre 2006. Sur le marché des repos, le JJ a évolué sous le seuil de 2,00% pour atteindre un plus bas de 1,75%. Quant au TMP (Taux moyen pondéré), il s'est stabilisé autour d'un niveau de 2,25%. Quant au marché obligataire, il semble s'installer dans une phase de consolidation de la baisse en perspective d'un changement dans la politique de BAM ou dans celle du Trésor. Dans cette attente, les séances adjudicataires se suivent et se ressemblent, marquées par de très faibles levées de la part du Trésor. Sur une demande globale de 4,6 milliards de dirhams, le Trésor lève 50 millions sur le 26 semaines en baisse de 1 pbs à 2,73%. En terme de taux, le 13 semaines a été demandé dans un range étroit de [2,55%-2,60%]. «Si les taux demandés pour le 13 et 26 semaines plaident pour un consensus en terme de taux au vu des conditions monétaires favorables, ce constat ne modifie pas les attentes des opérateurs quant au rendement du 52 semaines qui a été rejeté dans une fourchette plus large de [2,79%-3,00%] », détaille l'analyse de la BMCE. A rappeler que le Trésor n'a pas encore communiqué son programme de financement mensuel, sachant qu'il a levé 200 millions de dirhams depuis le début du mois en cours, contre des tombées de 3,9 milliards. Dans ses projections pour la semaine suivant celle du 28 septembre au 5 octobre, BMCE Capital Markets note que le marché devrait enregistrer une injection de 1 milliard de dirhams au titre de la dette intérieure et une ponction de 2 milliards de dirhams par le biais des reprises de liquidités (pour un volume global reconduit par BAM de 12 milliards de dirhams). La conjugaison des différents flux ne devrait guère changer la structure du JJ. La dynamique d'aplatissement de la courbe des taux devrait se poursuivre.