Un fait inédit. Le Trésor, qui auparavant avait besoin d'argent, est aujourd'hui bien loti. Ce n'est un secret pour personne qu'une telle situation est due en partie aux recettes générées par la seconde licence GSM. Sur le marché interbancaire, les tauxs Après la chute du taux moyen pondéré interbancaire à 2,5% la semaine dernière, la Banque du Maroc est intervenue en vue d'éponger une partie des surliquidités et endiguer cette dégringolade des taux. Une surliquidité, due essentiellement aux recettes de la concession de la seconde licence GSM (11 milliards de dirhams). Ainsi, le marché regorge de liquidités qui désormais ne rapportent plus rien. Rappelons à cet effet que depuis le mois d'août, le Trésor ne soumissionne plus. Mieux encore, les intervenants existent ( banques, CDG, intermédiaires...), mais le Trésor ne répond pas parce qu'il dispose d'importantes liquidités. Cependant, depuis le 6 septembre, les intervenants à leur tour ne proposent plus rien. La semaine dernière, le Trésor a proposé 16,80 milliards et uniquement 3,38 milliards ont été retenus. D'un autre côté, au niveau des banques, la demande de crédits demeure insuffisante, ce qui laisse l'argent "dormir" dans les caisses des banques. Face à une telle situation se caractérisant par un marché inondé de liquidités, et en l'absence de levées du Trésor, Bank Al-Maghrib a décidé d'offrir aux banques soumises à la réserve monétaire la possibilité de constituer auprès d'elle des dépôts rémunérés au taux annuel de 4,5% sur une période s'étalant du 12 au 20 octobre. Ë travers cette révision, la Banque centrale vise un fléchissement des taux sur le marché interbancaire. D'après les analystes, cette solution n'est que provisoire. Reste à espérer que le Trésor procède à des adjudications dans les mois à venir afin d'éponger à son tour une partie des liquidités, et que Bank Al-Maghrib puisse renouveler cette offre. Il s'agit en effet d'une situation de trésorerie abondante. Une manne qui trouve son origine dans l'accroissement des transferts des Marocains Résidents à l'étranger, des recettes touristiques et du ralentissement de l'octroi des crédits étant donné que la plupart des sociétés recourent de plus en plus à l'autofinancement pour investir. Cependant, la grande explication de la sur liquidité est bien évidemment les recettes du produit de la seconde licence GSM. En tant que régulateur du marché interbancaire, la Banque du Maroc a imposé aux banques de bloquer leur argent à un taux de 5%, parce qu'une telle baisse risque d'avoir un impact sur les équilibres fondamentaux, essentiellement en ce qui concerne l'épargne domestique. Par ailleurs, une telle baisse risque d'encourager les banques à distribuer des crédits sans retenue, ce qui entraînerait bien entendu l'inflation et une perte de confiance de la part des investisseurs étrangers dans l'investissement au Maroc. Une question mérite cependant d'être soulignée: pourquoi le Trésor n'intervient pas du moment qu'il est en partie responsable de cette sur liquidité? Certains analystes estiment qu'il y a même une absence de coordination entre les deux institutions, la Banque du Maroc et le Trésor? De même, une autre question mérite d'être posée: à qui revient le droit de réglementer la politique monétaire au Maroc? est-ce à la Banque du Maroc, institution qui émet les billets et contrôle les banques commerciales, ou au Trésor Général qui intervient sur le marché monétaire et qui est en même temps une institution monétaire? Des questions qui malheureusement demeurent sans réponses et qui, désormais, nécessitent une réaction immédiate afin que l'on puisse préciser les fonctions de chaque institution, surtout dans de telles situations.