Les élections du tiers sortant de la Chambre des conseillers qui auront lieu le 8 septembre ont mis le Mouvement Populaire à rude épreuve. Deux autres figures de proue ont présenté leurs démissions. Il s'agit de Saïd Lebbar et Salah Hamzaoui. Les élections du 8 septembre pour le renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers mettent de nouveau le MP (Mouvement populaire) à rude épreuve avec, notamment, la levée de boucliers qui a précédé la désignation des candidats et les quelques démissions qui l'ont suivie. L'on apprend ainsi, de sources harakies, que Saïd Lebbar a démissionné du MP après avoir échoué à arracher la caution des siens pour briguer un siège dans la région Fès-Boulemane. La hiérarchie harakie lui a préféré Lahcen Bouoûd. Ce dernier devra notamment faire face à Mohamed Naqqad, un transfuge du MDS (Mouvement démocratique et social) qui émarge actuellement à l'USFP. Pour se porter candidat à la deuxième Chambre dans la même région, Saïd Lebbar aurait rejoint les rangs du FFD. Salah Hamzaoui a également déposé sa démission après avoir échoué à arracher la caution du MP pour une candidature dans la région de Tadla-Azilal. Cette dernière est revenue à Abdelaziz Chraïbi, l'un des neuf députés qui ont démissionné de la première Chambre pour briguer des sièges dans la seconde. Selon les mêmes sources, Soualhi Bouzekri aurait suivi l'exemple de Lebbar et de Hamzaoui. Le vice-président de la Chambre des conseillers désirait se présenter dans la région de Chaouia-Ourdigha, région où la caution du MP est allée à Belhaj Dermoumi. Un membre du bureau politique du MP nous a précisé à ce propos que les cautions ont été octroyées de manière démocratique puisqu'elles ont fait l'objet d'un vote au sein de cette instance. «Cela s'est passé sans problème notoire, sauf pour trois régions», précise notre source qui indique que la fusion des trois (ex) composantes de la Haraka n'a pas facilité les choses. C'était surtout le cas pour la région de Tadla-Azilal où voulaient se présenter trois "grosses pointures" du parti, alors que le nombre de sièges en jeu est réduit. Une autre source harakie affirme que le problème des cautions a été résolu en partie grâce à l'alliance passée avec le Parti de l'environnement et du développement (PED) d'Ahmed Alami et le Parti du renouveau et de l'équité (PRE) de Chakir Achehbar. C'est le cas, par exemple, pour le MP Reddad Oulaïd qui se présentera à Tadla-Azilal sous les couleurs du PED. Cette option a été rejetée par Salah Hamzaoui et Saïd Lebbar. «On ne peut pas satisfaire toutes les ambitions, mais nous souhaitons bonne chance à tous ceux qui partent», commente un responsable haraki. Transhumance politique Lors de la constitution, en avril dernier à Fès, du conseil national et du bureau politique du MP, phases qui scellaient le processus de fusion des trois composantes de la famille harakie (MP, MNP et UD), plusieurs membres avaient décidé de quitter ce parti pour rejoindre d'autres formations. C'était notamment le cas pour les députés Gajmoula Bent Abbi et Ahmed Zarouf qui ont choisi de rallier le PPS après avoir échoué à se faire élire au bureau politique du MP. Les élections du 8 septembre 2006 pour le renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers ont été précédées par la démission de neuf députés appartenant à diverses formations politiques ; lesquels ont décidé de « troquer » un an de députation contre un mandat de neuf ans chez les "sénateurs".