Omar Mohib (RNI) et Saïd Lebbar (MP) ont écopé de peines de prison en relation avec les fraudes électorales du scrutin partiel du 8 septembre dernier. D'autres procès similaires sont toujours en cours. Omar Mohib, le conseiller RNI ayant remporté l'un des deux sièges de la région Doukkala-Abda a écopé, jeudi 23 novembre 2006, d'un an et demi de prison ferme. Le tribunal de première instance de Safi, qui l'a jugé, l'a également privé de se porter candidat pour toute élection pour une durée de dix ans. Mostafa Karim, président du conseil communal de G'zoula, poursuivi dans le cadre du même procès, a écopé, lui, d'un an de prison ferme et la même interdiction de se porter candidat, alors que deux conseillers communaux ont été condamnés à huit mois de prison ferme. A Fès, le même jeudi 23 novembre 2006, le tribunal de première instance a condamné Saïd Lebbar, ex-conseiller et candidat malheureux aux élections du 8 septembre, à un an de prison avec sursis assorti d'une amende de 50.000 DH. Saïd Lebbar, MP qui s'était présenté sous les couleurs du FFD, a perdu les élections de la région Fès-Boulemane face à Lahcen Bouoûd (MP), Mohamed Neqqad (USFP), Mohamed El Moufid (RNI) et le PI Aziz Filali. A Meknès, le tribunal de première instance a ajourné, au 28 novembre 2006, le procès d'Ahmed Tahiri, élu dans la région Meknès-Tafilalet sous la bannière du PPS. Ahmed Tahiri, défendu, entre autres, par les avocats Abdellatif Ouammou et Aïcha Elgourch (parlementaires et membres du bureau politique des ex-communistes), est poursuivi en compagnie du directeur et de deux fonctionnaires de la Chambre du commerce, d'industrie et des services de Meknès. A Kénitra, c'est un autre conseiller PPS, Mohamed Talmoust et un conseiller istiqlalien (Abdellah Ouariti) qui ont comparu, jeudi, devant le tribunal de première instance qui poursuit également, en relation avec de présumées fraudes électorales, le propre frère de Talmoust ainsi que trois conseillers communaux de Kénitra. D'autres procès sont programmés dans les jours à venir contre un groupe de conseillers, mais aussi de députés, ayant fait l'objet de poursuites judiciaires au lendemain des élections pour le renouvellement du tiers de la deuxième Chambre. La justice a ouvert les "hostilités", lundi dernier, lors du procès de Abdelaziz Chraïbi qui avait réussi à arracher un siège dans la région de Tadla-Azilal. Ce conseiller MP a été condamné à un an de prison ferme, une amende de 50.000 DH et une inéligibilité de dix ans. Il devra en outre comparaître, le 27 novembre 2006, dans le cadre d'un autre procès: celui de l'istiqlalien Abdellah Mekkaoui. Ironie du sort, les deux hommes avaient présenté leur démission de la chambre des Représentants pour briguer un mandat de neuf ans dans celle des Conseillers. Parmi les conseillers élus le 8 septembre dernier et dont on attend l'ouverture des procès figurent l'USFP Mohamed Ben Messaoud (Tensift-El Haouz), le RNI Mohamed Jebha (Souss-Massa-Draâ), le MP Mohamed Kouskouss (Taza-Al Hoceima-Taounate), pour ne citer que ces derniers. Le Parti de l'istiqlal arrive en tête avec des poursuites engagées contre trois conseillers et deux députés. Tous les élus poursuivis actuellement par la justice sont issus des rangs de la majorité gouvernementale. Au total, ils représentent plus de 10 % des 90 nouveaux conseillers. Avant la tenue du scrutin, Chakib Benmoussa et Mohamed Bouzoubaâ, titulaires des portefeuilles de l'Intérieur et de la Justice, avaient multiplié les mises en garde. En vain. Le ministre de l'Intérieur, au lendemain dudit scrutin, avait indiqué que des poursuites pourraient être engagées, a posteriori, contre les indélicats.