Les juges d'instruction près les Cours d'appel de plusieurs villes reprendront ce mercredi les auditions de 11 conseillers. Les partis contestent ou soutiennent les leurs, "en silence". Les juges d'instruction près les cours d'appel de plusieurs villes du Maroc reprendront mercredi 4 octobre l'audition de 11 conseillers au moins faisant l'objet de procédures judiciaires pour les présumées fraudes qui ont accompagné leur élection à la deuxième Chambre au titre du scrutin partiel du 8 septembre dernier. Selon des sources judiciaires, il est surtout question pour la justice de confronter les présumés protagonistes de ces fraudes et vérifier les détails d'opérations scellées généralement par téléphone. Les mêmes sources ajoutent que, dans la majorité des cas, la police judiciaire dispose d'enregistrements de communications téléphoniques où il est question de tractations, de promesses... La mise sous écoute, indique-t-on, a été faite dans le cadre de la loi et sous la supervision des Parquets compétents. Des sources judiciaires affirment également que plusieurs dizaines de grands électeurs sont concernés par les procédures en cours, mais aussi d'autres conseillers, ex-parlementaires ou agents d'autorité qui ont joué le rôle de "facilitateurs" de contacts ou d'intermédiaires. Au cas où ils seraient condamnés par la justice, les conseillers en question, risqueraient des peines de prison allant d'un à cinq ans. Pour le moment, peu de partis politiques ont réagi publiquement à l'éventuelle implication de leurs conseillers dans des actes de corruption et de fraude électorale. Le week-end dernier, la presse du Parti de l'Istiqlal, sous la plume d'un membre du comité exécutif du parti d'Abbas El Fassi, fustigeait une certaine "sélectivité" dans les poursuites initiées par la justice. Pour ce membre du comité exécutif de l'Istiqlal, ces poursuites judiciaires cacheraient d'autres finalités d'ordre purement politique. Le Mouvement populaire, dont trois Conseillers nouvellement élus que font l'objet de poursuites similaires, ne s'est pas encore prononcé. De sources harakies, la hiérarchie du MP soutient toutefois, et pleinement, ses conseillers et en premier lieu Abdelaziz Chraïbi poursuivi à Béni-Mellal et défendu par un collectif d'avocats dirigé par un membre du bureau politique de la Haraka. Avec deux conseillers poursuivis devant la justice, le PPS étudierait toujours la "meilleure réponse" à donner, mais attendrait les conclusions des enquêtes menées actuellement contre Mohamed Talmoust et Ahmed Tahiri. A l'USFP, des voix se seraient élevées, lors de la quatrième session du conseil national tenue samedi dernier, pour demander le gel du membership de Mohamed Benmessaoud en attendant la décision de la justice. Outre le PPS Ahmed Tahiri, le MP Abdelaziz Chraïbi, l'Istiqlalien Mohamed Saoud, le RNI Omar Mouhib et Saïd Lebbar (ex-MP et candidat FFD malheureux dans la région de Fès-Boulemane), les autres conseillers entendus par la justice sont l'Istiqlalien Abdellah Mekkaoui, député démissionnaire élu à Tadla-Azilal et l'USFP Mohamed Ben Messaoud élu dans la région de Tensift-El Haouz. Figurent également sur la liste Mohamed Mohaddib élu à la région des Doukkala-Abda, le RNI Mohamed Jebha, le MP Mohamed Kouskouss, le PPS Mohamed Talmoust et Abdelouahed Messaoudi. Tous les conseillers poursuivis pour le moment sont issus des rangs de la majorité gouvernementale. Une autre donnée qui met à mal ces formations politiques "soudées" autour de Driss Jettou.