La justice continue d'enquêter sur de présumés cas de corruption en relation avec le scrutin du 8 septembre 2006. De nouveaux conseillers font l'objet de procédures judiciaires pour porter le total à une dizaine. Ces procédures concernent aussi les grands électeurs. Dix membres, grands électeurs du collège électoral des Chambres de commerce, ont été arrêtés à Errachidia et déférés, jeudi matin, devant le procureur général de Meknès en relations avec de présumés cas de corruption lors du scrutin partiel du 8 septembre. Selon des sources judiciaires bien informées, ces derniers sont interrogés dans le cadre d'une procédure judiciaire engagée contre le conseiller PPS, Ahmed Tahiri. ALM a d'ailleurs appris que la justice a décidé des poursuites similaires contre un autre groupe de conseillers, mais aussi contre les grands électeurs qui auraient trempé dans des affaires de corruption dans les seize régions du Royaume. Outre le PPS Ahmed Tahiri, le MP Abdelaziz Chraibi, l'istiqlalien Mohamed Saoud, le RNI Omar Mouhib et Said Lebbar (ex-MP et candidat FFD malheureux dans la région de Fès-Boulemane), d'autres conseillers ont ainsi été sommés de répondre aux convocations de la justice. Il s'agit, selon des sources fiables, de l'istiqlalien Abdellah Mekkaoui, député démissionnaire élu à Tadla-Azilal (3 sièges), soit dans la même circonscription que Abdelaziz Chraibi. Une procédure similaire vise l'USFP Mohamed Ben Messaoud qui a remporté le troisième des six sièges réservés aux collectivités locales dans la région de Tensift-El Haouz. Mohamed Mohaddib, autre député démissionnaire, devait répondre de ce qui lui est reproché devant les juges. Ce dernier a remporté le deuxième des quatre sièges de Doukkala-Abda. Le RNI Mohamed Jebha devait faire de même. Lors du dernier scrutin, il a réussi à damer le pion à l'istiqlalien Ali Kayyouh en remportant le premier des trois sièges impartis à la région de Souss-Massa-Draâ. Pour ces nouvelles poursuites, on retrouve deux autres "poids lourds": le MP Mohamed Kouskouss qui aurait tout fait pour remporter un siège (l'unique réservé au collège des Chambres d'agriculture) à Taza-Al Hoceima-Taounate. C'est le cas également pour Mohamed Talmoust (nouveau au PPS), président du conseil municipal de Kénitra, qui aurait usé de moyens illégaux pour accaparer l'un des quatre sièges revenant à la région de Chrarda-Gharb-Bni Hssen. Enfin, on retrouve un autre istiqlalien parmi les conseillers entendus par la justice et qui n'est autre que Abdelouahed Messaoudi qui s'était engagé dans la course, avec succès, à l'un des trois sièges de la région de Taza-Al Hoceima-Taounate (collège des collectivités locales). Selon des sources judiciaires, les enquêtes en cours concerneront toute personne qui aurait, d'une manière ou une autre, participé aux fraudes qui ont accompagné le déroulement du scrutin du 8 septembre dernier : conseillers élus, grands électeurs, intermédiaires et aussi les agents d'autorité qui auraient fermé l'œil sur les actions délictueuses, ou qui y auraient participé ou laissé pourrir la situation. Les poursuites n'épargneront pas non plus ceux parmi les candidats qui n'ont pas passé le cap du 8 septembre et qui auraient eu recours à l'argent comme principal argument électoral. Avec ces poursuites, on relève que tous les concernés ont été élus sous les couleurs des partis de la majorité. Au total, ils représentent plus de 10% des 90 nouveaux conseillers. En attendant le reste. D'ailleurs, ces dernières semaines, plusieurs villes et localités du Maroc ont vécu au rythme des grandes fêtes, avec débauche de moyens et de logistique, célébrant la "réussite" de tel ou tel autre candidat.