Des procédures judiciaires ont été initiées contre un groupe de conseillers élus lors des élections partielles du 8 septembre 2006. Les procureurs des Cours d'appel des circonscriptions concernées par d'éventuelles fraudes électorales supervisent ces procédures. Les parquets de plusieurs Cours d'appel du Royaume ont engagé des procédures judiciaires contre un groupe de conseillers élus au titre du scrutin partiel du 8 septembre dernier pour le renouvellement du tiers des sièges de la deuxième Chambre. Des procédures identiques, apprend ALM de sources judiciaires, pourraient concerner d'autres conseillers sur la base de plaintes déposées par des rivaux politiques ou des propres investigations des autorités compétentes. L'on apprend ainsi, que la première "livraison" concerne au moins quatre conseillers affiliés à diverses formations politiques. C'est le cas, à Meknès, du conseiller PPS Ahmed Tahiri (un des neufs députés démissionnaires). Ce dernier, également réélu président de la Chambre de commerce, a remporté le premier des deux sièges réservés au collège électoral des représentants des Chambres de commerce, d'industrie et de services pour la région de Meknès-Tafilalet (le deuxième siège est revenu au RNI Alami Tazi). Une procédure similaire a été engagée à l'encontre de Mohamed Saoud (Parti de l'Istiqlal), élu au titre du collège électoral des collectivités locales dans la région de Tanger-Tétouan aux côtés de l'USFP Dehmane Derham et de Youssef Benjelloun (FC). La justice aurait également engagé une procédure contre Saïd Lebbar, figure de proue du Mouvement populaire à Fès et candidat malheureux aux dernières élections (7ème place pour 3 sièges). Selon des sources judiciaires, des procédures similaires seront engagées contre d'autres conseillers élus lors du dernier scrutin et éventuellement contre des candidats qui ont recouru à l'usage de moyens illégaux pour s'assurer les voix des grands électeurs. Il est à signaler que déjà un conseiller comparaît devant la justice en relation avec de présumées pratiques délictueuses quelques jours avant la date du scrutin. Il s'agit du MP Abdelaziz Chraïbi arrêté, deux jours avant le scrutin, dans un moulin à grains lui appartenant en compagnie d'une dizaine de grands électeurs de la région de Tadla-Azilal. Son procès a été reporté, mardi dernier, au 25 septembre alors que, face à lui, les candidats USFP et UC se sont constitué partie civile. Omar Mouhib, conseiller RNI élu au titre du collège des Chambres d'agriculture dans la région de Doukkala-Abda (le deuxième siège est revenu au PI Mohamed Lafhal), est également convoqué devant la justice. Omar Mohib, disposant de plusieurs autres mandats électifs, faisait partie des conseillers sortants qui ont épuisé leurs mandats de neuf ans. Mohamed Bouzoubaâ et Chakib Benmoussa, respectivement ministre de la Justice et ministre de l'Intérieur, avaient appelé, via une circulaire conjointe, à délaisser les pratiques de fraude qui pourraient ternir le bon déroulement du scrutin du 8 septembre, grande "répétition" avant les élections de 2007. Leurs injonctions semblent être tombées dans des oreilles peu réceptives. Le ministre de l'Intérieur, au lendemain du scrutin dudit scrutin, avait indiqué que des poursuites pourraient être engagées, a posteriori, contre les indélicats. S'agit-il d'une nouvelle preuve de la volonté de l'Etat à sévir contre ceux qui ont fait du 8 septembre un véritable massacre de la démocratie? Tout pousse à le penser avec les prémices d'un nouveau coup de torchon en perspective.