Tout d'abord je voudrais vous donner quelques nouvelles de nos jeunes sportifs, vous savez ceux des quartiers populaires, abandonnés de tous -ou presque – notamment ceux qui vivent leur passion «in the street» ou sur mer : Le jeune streetworker Anas Aghighay d'Agadir vient de recevoir une invitation à participer à une compétition internationale en Espagne, où il représentera le Maroc, Karim Mazid, surnommé le ««ptit loup des mers, Souiri», dispute en ce moment même une compétition nationale de kitesurf à l'occasion de la Marche Verte à Laayoune, et où avec un matériel fait de bric et de broc il s'est classé 2ème !!!! Les jeunes skateurs du Royaume se retrouvent ce week-end à Agadir pour un grand rassemblement de passionnés du skate. Après Marrakech avec les «Jeunes Athlètes Marrakchis du Street» menés par Ayman Ait Brahim, après Essaouira avec «Mog'AthleticLeaders» menés par Moulay Soulaimane Elidrissi, c'est au tour des jeunes streetworkers de Casa de créer : «Bidawa Barz» menés par Mohamed El Haouti . La moyenne d'âge de tous ces jeunes oscille entre 20 et 25 ans, ce qui est très jeune, mais leur maturité est cependant impressionnante, ils ont compris l'importance de se structurer pour peser, pour être des interlocuteurs, pour défendre leur droit à l'existence dans l'espace public. Et Dieu merci ils peuvent aujourd'hui compter sur non seulement la compréhension mais aussi sur l'aide de responsables de l'autorité, je tiens vraiment à leur rendre ici un véritable coup de chapeau car ils sont précurseurs : j'ai vécu concrètement les différents événements liés à cette jeunesse et les nouveaux comportements sportifs, culturels, sociaux qu'ils apportent, croyez-moi il n'est pas évident de les comprendre, de s'y adapter et de faire en sorte de les accompagner. Il serait -selon moi- véritablement salutaire d'introduire une sensibilisation aux nouveautés induites par les générations actuelles dans la formation des agents d'autorité, combien de malentendus, combien de conflits, combien de moments de tension, d'incompréhension, de rancœur pourraient ainsi être évités. Dans ces dernières semaines j'ai été impressionné par la confiance qui peut s'installer lorsque un haut commis de l'Etat, des agents d'autorité et les jeunes s'allient pour le bien commun et je tiens vraiment à les citer : c'est Monsieur le Wali de Marrakech Si Karim Kassi Lahlou qui démine le terrain avec les jeunes sportifs du street de sa ville après que leur matériel ait été incendié, ou lorsque à l'occasion du Festival des Andalousies il prend de son temps pour recevoir les jeunes artistes, les jeunes surfeurs, les jeunes associatifs d'Essaouira. C'est Monsieur le Gouverneur d'Anfa, Si Aziz Dades qui, devant la complexité des démarches de constitution d'une association des jeunes streetworkers qui s'entraînent à l'aveuglette sur la plage Lalla Meriem ou le parc de la Ligue Arabe, leur apporte son aide concrète et efficace et les reçoit au sein de sa préfecture. Ce sont encore des agents d'autorité «nouvelle ère» qui ont compris que l'autorité était d'autant plus efficace lorsqu'elle se conjuguait avec collaboration, compréhension et respect (mutuels), tels ceux venant d'être nouvellement nommés dans la province d'Essaouira : Pacha, Caïd qui n'hésitent pas le week-end à revêtir jean's et t-shirt pour venir assister aux activités de la jeunesse. Vraiment ceux qui pensent que la fonction d'autorité se trouve ainsi -en quelque sorte- désacralisée n'ont rien compris à notre époque ni rien compris des nouveaux rapports attendus et voulus par la population en général -et la jeunesse en particulier- notamment à l'heure des réseaux sociaux ! Je recueille les impressions, les sentiments des jeunes qui vivent cette nouvelle forme de rapports avec ceux qu'ils pensaient «inatteignables» jusqu'alors et croyez-moi c'est leur état d'esprit tout entier qui s'en trouve changé ! Pour le meilleur... J'ai gardé un exemple pour la fin : cette rencontre initiée par Monsieur André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi, avec toute une délégation de jeunes, acteurs associatifs, acteurs culturels, skateurs, danseurs, streetworkers, surfeurs, basketteurs...(au féminin et au masculin) où durant plus de 2 heures l'échange a été d'une totale franchise, d'une vérité sans fard... C'est, j'en suis persuadé, le plus sûr chemin d'impliquer la jeunesse dans le développement et le progrès de notre pays.Les jeunes sont demandeurs et je le sens, je le vois, nos hauts responsables et nos agents d'autorité -pas tous bien sûr, hélas, il reste des poches de résistance- en sont tout autant preneurs. Alors faisons de cette voie, la voie royale voulue par notre Souverain. par Ahmed ghayet