Décidément notre jeunesse peine à (se) faire sa place, peine à être prise en compte, nos jeunes peinent à être perçus en tant qu'interlocuteurs, alors imaginez quand ils veulent devenir acteurs ! Ils sont éternellement considérés comme une non-priorité, voire laissés pour compte, et alors qu'ils sont si souvent marginalisés on s'étonne lorsque certains d'entre eux sombrent dans la violence, même si bien évidemment la violence n'est jamais une solution. En fait la vraie -la première- question qu'il nous faut nous poser collectivement est: Que veut-on faire de nos jeunes ? Des candidats à l'immigration clandestine, des révoltés, des délinquants? Ou bien au contraire veut-on les aider à s'épanouir, à être bien dans leurs têtes et dans leurs corps, à faire prospérer leurs talents, leurs dons, leurs potentialités... afin que l'ensemble de la société en bénéficie? L'époque actuelle veut que notre jeunesse cherche à s'épanouir, notamment par ce que l'on appelle une passion, comme toutes les jeunesses du monde: certains par les études, l'écriture, d'autres par la culture, les arts, la musique, l'engagement associatif, d'autres encore par le sport... chacun(e) selon son talent, ses goûts, ses envies... Depuis quelque temps «les sports de rue» ont le vent en poupe, qu'ils s'appellent skate, parkour ou encore workout, l'engouement est réel et notre pays est peuplé de ces jeunes sportifs nouvelle génération. Une culture urbaine s'installe. Et lorsque l'on est attentif à notre jeunesse, et que l'on a la curiosité de les suivre sur leurs réseaux sociaux: Instagram, TikTok, ou Facebook, on s'aperçoit très vite que nous regorgeons de talents incroyables ! Les rues de nos villes en sont peuplées, ce qui ne va pas sans désagréments puisque très rares sont les lieux réservés à ces pratiques et que ce sont les trottoirs, les rues, les terrains au bas des tours d'habitation... qui servent de pistes d'entraînement. Or l'avantage de ces sports de rue est qu'ils ne nécessitent pas de grosses infrastructures: un lieu aménagé telle la place Nevada à Casa, une piste de skate, des barres d'entraînement au workout... tout cela peut être réalisé. Il faut se rendre compte des changements, des évolutions qui traversent notre jeunesse, bien sûr le football en particulier, mais aussi le basket restent des valeurs sûres, mais à côté, d'autres sports émergent, d'autres talents éclosent. Des compétitions nationales et internationales sont organisées: permettez-moi donc de vous raconter une péripétie hélas révélatrice de la situation actuelle: le 24 septembre la ville de Sète représentée par l'association Iron Bars -dirigée par un jeune Franco-marocain, Nabil Zeroual,- organisera une compétition de street workout: '' le Workout Maroc Tour'' à Essaouira. À travers tout le Royaume l'information s'est répandue et à Marrakech, Kenitra, Essaouira, Temara, Casablanca... de jeunes athlètes s'entraînent dur -sur du matériel bricolé- afin de concourir. Le mardi 19 juillet, ébloui par la performance du jeune Ayman Ait Brahim qui réussissait une figure incroyable sur sa barre fixe, je publiais sa vidéo sur les réseaux sociaux et le succès était immédiat, des milliers de vues, des centaines de message... bref de quoi vraiment rendre ce jeune fier de son talent, ainsi que tous les jeunes qui publient leurs superbes vidéos sur le Web. Hélas ! saura-t-on jamais pour quel motif, le lendemain, son pauvre matériel – disposé dans le quartier où il vit- était incendié: les images des flammes ravageant ses barres d'entraînement brisaient vraiment le cœur, la détresse de ce jeune était palpable. Attentif aux réseaux sociaux, comme doivent l'être aujourd'hui tous les responsables, M. le wali de Marrakech, Si Karim Kassi Lahlou, a immédiatement réagi. Il a fait recevoir Ayman et les jeunes athlètes, le soir même, par un haut responsable qu'il a désigné et a demandé un rapport qui doit lui être remis dès le début de semaine expliquant la situation et surtout les besoins de ces jeunes, fermement décidé à les épauler. Ces jeunes ont ainsi l'opportunité de présenter un véritable projet au wali ! Ce n'est pas rien, et du coup leur responsabilité est grande car la réussite de cette initiative peut susciter beaucoup d'autres réactions positives dans d'autres villes. Alors à vous les jeunes je veux dire: croyez-y, accrochez-vous, si votre quotidien peut être difficile sachez qu'à travers le pays – à l'image de M. le Wali – de hauts commis de l'Etat sont là, disponibles pour vous soutenir, fidèles en cela à l'attention particulière que notre Roi accorde à la jeunesse. Ne baissez pas les bras, accrochez-vous, des femmes et hommes de bonne volonté sont à vos côtés, vous n'êtes pas seuls, nous sommes plusieurs sur le terrain à vous soutenir. Si des poches de résistance continuent de s'opposer aux avancées de notre société, de notre pays, gardez confiance, gardez espoir, vous êtes l'avenir. Suivez votre passion qui vous permettra de vous épanouir et de faire briller le nom du Maroc – dans les compétitions auxquelles vous aspirez à participer. A suivre...