La passion que suscitent ces sports au sein de notre jeunesse devrait nous interpeller et vite nous inciter à trouver les moyens de les accompagner. En un événement deux objectifs ont été atteints : donner un coup de pouce aux sports émergents et à la multitude de nos jeunes talents qui s'y adonnent et en même temps montrer à quel point Essaouira, ville symbole de notre diversité, sait faire sa place à la modernité. Depuis des mois je m'efforce de sensibiliser notre société -et nos décideurs- à l'émergence dans notre pays de ce que l'on baptise «Sports de rue» et à l'engouement spectaculaire qu'ils suscitent au sein de notre jeunesse. Pas une ville, pas un quartier où vous ne verrez nos jeunes pratiquer streetworkout, skate, parkour ou encore foot-freestyle, jonglages et autres danses urbaines ou basket 3×3... La passion que suscitent ces sports au sein de notre jeunesse devrait nous interpeller et vite nous inciter à trouver les moyens de les accompagner. Depuis le mois de mars dernier de jeunes franco-marocains de la ville de Sète, passionnés de streetworkout, cherchent à organiser une compétition internationale au Maroc, ils ont jeté leur dévolu sur la ville d'Essaouira pour laquelle ils ont eu un véritable coup de foudre : après une rencontre avec le maire de la ville Tariq Ottmani et après qu'ils ont pris contact avec moi, je les ai donc mis en relation avec les jeunes souiris parmi les plus dynamiques, Mogajeunes et MogAthlétiquesLeaders, afin qu'ils nouent un partenariat. C'est ainsi que ce week-end était organisée la 1ère compétition internationale de streetworkout au Maroc à laquelle participaient de jeunes athlètes venus de France, d'Espagne et bien sûr du Maroc, de Laâyoune, de Casablanca, en passant par Marrakech, Temara, Oujda, Rabat… Des athlètes venus de France – d'origines plurielles- en constituaient le jury, Sotoxine, véritable star chez les jeunes -5 fois champion du monde et classé dans le top ten des meilleurs streetworkers– était également du voyage. La rencontre se composait de 2 temps forts : le vendredi une conférence sur le thème des sports émergents et le samedi la compétition elle-même et un tournoi de basket 3×3 avec les enfants du club d'Essaouira. Comptez sur moi je vous raconterai la compétition en détail lors de ma prochaine chronique, je voudrais dans celle-ci vous parler de la conférence, tellement elle était passionnante, riche, et quelque part étonnante.` La moyenne d'âge de tous ces jeunes présents, venus de toutes les régions du Maroc, atteignait à peine les 20 ans, or la maturité de ces jeunes m'a frappé. Tant sur la façon dont ils vivent leur passion pour leur sport tout en ressentant parfaitement la vision péjorative qu'ont nombre d'adultes du streetworkout autant que du skate ou du parkour. Indifférence de beaucoup d'élus, hostilité d'une partie des agents d'autorité, méconnaissance, voire refus d'une partie de la société : ils ressentent tout cela, couplé à l'absence d'espaces où pratiquer ces sports et au manque de moyens, ces jeunes étant tous issus de familles modestes et de quartiers populaires. Malgré tous ces handicaps, leur enthousiasme, leur rage de vaincre et cette volonté de ne pas baisser les bras sont impressionnants, ils tirent également leur force de cette confiance qu'ils ont en leur talent : à l'image de Anouar Iraoui, classé 2ème lors d'une compétition en Russie, de Youssef Moro, sélectionné à Paris, ou encore de Ayman Ait Brahim, invité pour une compétition célèbre aux Etats-Unis. Oh bien sûr le chemin sera long pour que ces sports trouvent leur place, mais cela se fera, déjà les choses changent, évoluent : la presse s'intéresse à eux, les responsables conscients des enjeux veulent les accompagner : M. le wali de Marrakech a ouvert la voie ; à Essaouira ce week-end pacha et caid étaient présents, bienveillants, concernés ; des patrons de grandes entreprises commencent à répondre aux demandes de sponsoring, conscients de la pépinière que représente cette jeunesse sportive. Si cet événement a connu cette affluence c'est bien sûr grâce à l'initiateur Nabil Zeroual – venu de Sète, pour aller au bout de son rêve – c'est aussi grâce à de jeunes militants souiris : en particulier de Mogajeunes et de MogAthlèticLeaders, de jeunes bénévoles, du maire d'Essaouira totalement partenaire et évidemment de tous ces jeunes athlètes venus avec leurs propres modestes moyens, de tout le Royaume, nous montrer et montrer à l'ensemble des Marocains à quel point ils sont motivés, mobilisés et capables de déplacer des montagnes. Alors vous tous Ayman, Zakaria, Anas, Brahim, Otmane, Mehdi, Adam, Anouar, Houda, Islame, Abdessamad, Hicham, Simo...et tous ceux que je ne peux citer, accrochez-vous ! Nous sommes quelques-uns à vous accompagner, le CIO va faire de votre sport une discipline olympique, votre talent vous portera là où vous souhaitez aller !