Le film sort dans les salles obscures à partir du 27 juillet 2022 Après avoir fait le tour des festivals nationaux et internationaux, le dernier opus intitulé «Murs effondrés» du réalisateur Hakim Belabbes sort désormais dans les salles obscures à partir du 27 juillet 2022. Ce drame, d'une durée 2 heures et 16 minutes, met à l'affiche une sélection d'acteurs professionnels à l'instar d'Amine Naji, Hassna Moumni, Zhour Slimani, Sanaa El Alaoui, Hanane Benmoussa, Hamid Najah, Rabab El Khechibi, Younes Yousfi et d'autres. Le film avait bénéficié du fonds d'aide auprès du centre cinématographique marocain d'un montant de 2,96 millions de dirhams. Des histoires intimes Le film raconte 18 histoires différentes. Elles se rapportent toutes aux souvenirs d'enfance du réalisateur. Ils représentent des événements qu'il a vécus, des histoires qu'il a entendues ou des situations qu'il a imaginées. En effet, l'action se déroule à Bejaâd où le quotidien est difficile pour certains et clément pour d'autres, selon les jours. Les visages des épouses et des maris, des mères et des pères, des fils et des filles... racontent les contrastes du destin, ses injustices mais aussi ses plus beaux cadeaux. Cela va d'un deuil suite à la perte d'un être cher jusqu'à une nouvelle naissance qui apporte espoir et bonheur. Telle est la vie, elle insiste pour aller de l'avant et entraîne avec elle ceux qui souhaitent la vivre. Dans le décor de «Murs effondrés», les voisins vivent des vies séparées avec le même cycle de fardeaux et de petites joies. Ici, lâcher prise est un défi, à la fois pour les morts et les vivants. Les gens de cette ville partagent le même monde, ils s'y côtoient et se confrontent mais ignorent quand ils vivent, chacun, dans la vie de l'autre, s'entraidant et se nuisant mutuellement. Connectés par l'amitié, la proximité et le sang, ils se détruisent et se soutiennent : par des mariages, des funérailles, des meurtres, par le pardon, par l'amour, et le sacrifice. Les personnages construisent leur petite communauté en s'accrochant à l'espoir. Pendant ce temps, les âmes des morts persistent à veiller sur ceux qu'ils ont laissés derrière. Il faut dire que l'œuvre présente un voyage poétique dans ce qui ressemble à une vie réelle au sein d'un petit village marocain. Avec son regard pointu et artistique, le cinéaste transporte le spectateur dans les détails qui passent d'habitude inaperçus. D'un visage marqué par des rides à un regard morne, en passant par un corps affligé par les drames...Tout est décrit avec grandeur et précision. L'empreinte de Hakim Belabbes est omniprésente et l'émotion prédomine son univers. Une œuvre de mémoire Fils cadet d'une famille de 11 enfants, Belabbes est né à Bejaad, où son père possédait l'unique salle de cinéma. Sa ville natale a servi de lieu principal de la plupart de ses films pour deux raisons simples. Il explique dans ce cadre que «tout d'abord, mes histoires proviennent de cet espace, donc je n'ai pas besoin de faire un repérage. Et les espaces ont leur propre mémoire, leur propre âme. Deuxièmement, Bejaâd ressemble à mon propre studio (ma petite Cinecittà), où j'ai accès à pratiquement tout ce dont j'ai besoin pour ma production et où les gens sont toujours accueillants avec moi». C'est ainsi que «Murs effondrés» regroupe dans son histoire des bribes de vie ramassés ici et là dans ce beau village. Hakim Belabbes souligne dans sa note d'intention que «le film est né d'un temps de réflexion sur des histoires intimes recueillies en quelques années. Ces histoires sont courtes et thématiquement liées par le temps et l'espace qu'elles habitent». Il conclut que «Murs effondrés» est une méditation visuelle sur la vie intérieure d'un peuple, tissée à travers le fil de l'humanité partagée qui relie les personnages impliqués. C'est une célébration de la lutte quotidienne et de l'ambivalence. Un pic sobre dans les destins qui pourraient, à première vue, sembler sombres.