Abdelhak Rizkallah, alias Mendoza, président du RAC, estime que la mise à niveau est une priorité des clubs marocains. Mais il prône un professionnalisme beaucoup plus réfléchi et qui prend en considération la réalité footballistique marocaine. Entretien. ALM : Plusieurs dirigeants de clubs du GNFE ont livré samedi dernier leur vision du professionnalisme. Vous en faites partie. Quelles sont les recommandations ? Abdelhak Rizkallah : Suite à l'annonce par le bureau du Groupement national de football Elite de l'échéance d'application des clauses du contrat-programme visant la professionnalisation du football, nous étions effectivement des représentants de 23 clubs du GNFE à tenir une réunion samedi dernier pour livrer notre vision des choses. Nous avons émis trois recommandations. La première a trait au parterre juridique sur lequel cette mise à niveau se base. Actuellement, c'est le décret de 1995 sur les associations sportives à but non-lucratif qui régit la pratique du football au Maroc. Avec le passage à la société sportive anonyme, un vide juridique existera alors. La seconde recommandation se rapporte à la manière dont sera organisé le championnat professionnel. La relégation de quatre équipes et l'existence d'une compétition à douze clubs n'arrangent pas les affaires de ces derniers. Plusieurs grands clubs perdraient alors leurs chances et on tomberait dans un scénario de championnat régional dont les équipes évoluent dans un rayon de 1000 km. La dernière recommandation est liée à la signature du contrat devant lier le joueur à son club. Nous estimons que les équipes en seront les plus grandes perdantes puisqu'après un effort de formation de plusieurs années, la possibilité d'un contrat d'une durée maximale de cinq années ne lui est pas bénéfique. Qu'est-ce qui a motivé une telle action ? C'est une action dont le but est la mise en place d'un professionnalisme en bonne et due forme qui prend en compte toutes les spécificités de la réalité footballistique nationale. Nous sommes conscients que la mise à niveau de notre football est une priorité mais nous ne voulons pas d'une professionnalisation imposée et bâclée. Nous estimons avoir le droit d'avoir un minium de temps pour réagir. Quelle a été la réaction des instances du GNFE ? Très positive. Une réunion aura lieu dans les prochains délais avec les responsables du bureau du GNFE, le président M'hamed Aouzal se trouvant toujours à Helsinki (NDLR ; entretien réalisé mardi matin). Les voies de la communication sont toujours ouvertes. Attendons pour voir ce qui se passera.