On l'a surnommé Mendoza, un joueur espagnol de l'Atletico de Madrid, pour sa qualité de jeu. Abdelhak Rizkallah se retrouve dans son élément dès qu'il est sur un terrain du football. Abdelhak Rizkallah, surnommé Mendoza, est né en 1944 dans l'ancienne médina de Casablanca au quartier Arsat Zerktouni. Comme les autres footballeurs, il joue sur les terrains vagues de son quartier avec ses copains. «Je jouais au ballon alors que je n'avais que 7 ans. Durant les récréations dans mon école, c'était toujours le football qui me branchait. J'ai eu la chance d'avoir un instituteur qui aimait énormément le ballon rond et dès que nous quittions la classe, il nous donnait un ballon pour jouer», raconte Abdelhak Rizkallah. En 1958, le jeune prodige intègre les minimes du club du Racing Athletic Club (RAC). Il devient capitaine d'équipe des minimes du RAC. Un titre qu'il conservera jusqu'à la fin de sa carrière de footballeur. «J'ai été capitaine d'équipe des minimes, des cadets, des juniors et des seniors au sein du RAC. Ce sont mes qualités physiques mais aussi ma discipline qui ont convaincu mes entraîneurs de me choisir pour l'être. J'occupais les postes du milieu défensif, du libero et de l'arrière latéral gauche. Mes maillots portaient toujours les numéros 10 et 6. J'ai intégré l'équipe première en 1964 sous la houlette de feu Abdelkader Lakhmiri», confie M. Rizkallah. Son premier match avec l'équipe première du RAC était contre la Nahda de Kénitra (ANTK). Et comme tout jeune footballeur, le Mendoza marocain n'a pas dormi de la nuit. Il n'a pas cessé de penser à son premier challenge au sein de son équipe. «J'avais le trac, mais dès que je me suis retrouvé en plein match, j'ai tout oublié pour donner le meilleur de moi-même. Le match s'est soldé par un score de 1-0, le RAC a battu la Nahda de Kénitra», confie-t-il fièrement. De 1965 à 1966, il devient titulaire au sein de son club et joue dans l'équipe nationale des juniors. Il devient alors un international junior. Abdelhak Rizkallah participe alors à des tournois entre ligues. En 1969, il intègre l'équipe nationale espoir. En compagnie de ses coéquipiers, ils remportent la Coupe du Trône de 1968 en battant le RAJA de Casablanca: 1-0. En 1972, ils réalisent le doublé, car les joueurs du RAC étaient sacrés champions du Maroc. Ils ont été finalistes de la Coupe du Trône, une finale qui n'a jamais eu lieu pour des raisons politiques. En 1973, le RAC participe au championnat arabe de football. «Le RAC compte une pléiade de grands joueurs tels Cherkaoui, Bouaali, Kala, Hamid Zarouil, Ajaka Mohamed, Mustapha Azahr Hmimou M'hamed et les autres. Le RAC a toujours fourni de grands joueurs aux clubs nationaux et à l'équipe nationale», insiste-t-il. Fin 1977, le RAC a été relégué en deuxième division. Mendoza a mis un terme à sa carrière de footballeur pour se lancer dans une autre carrière, celle d'entraîneur. «J'ai suivi des stages de formation d'entraîneur à l'extérieur et à l'intérieur du Maroc. J'ai décroché un diplôme d'entraîneur de 3e degré. Depuis 1979 et jusqu'à ce jour, j'entraîne le Racing club de Casablanca que j'ai pu remonter au GNFI en 2001. Deux ans après, c'était, malheureusement, la chute en 2e division et j'espère qu'aujourd'hui, le club pourra remonter au GNFI», souhaite Mendoza. Parallèlement à sa mission d'entraîneur, Abdelhak Rizkallah préside l'Amical nationale des entraîneurs de football du Maroc. «Cet organisme, fondé depuis 70 ans, se donne pour mission de former et de défendre les intérêts de l'entraîneur national. Il a été créé par feu Larbi Ben Mbarek, Larbi Zaouli et d'autres… Plusieurs personnalités du football ont assumé la responsabilité de la présidence de cet organisme, tels Hamid Hmidouch et Abdelkhalek Louzani», indique M. Rizkallah. Et d'ajouter, «Toute ma carrière ou plutôt toute ma vie a été destinée au football national. Je me donnais à fond lorsque j'étais footballeur et actuellement, en tant qu'entraîneur et président de l'Amicale. Je voudrais ainsi participer à la mise à niveau de notre football national, qui mérite de devenir professionnel, depuis des années. Ma notoriété, je la dois au football. Et c'est grâce à cette passion que j'ai pu conserver une bonne réputation», estime-t-il. Ce passionné du football est père d'Ahmed, âgé de 13 ans et de Hajar, âgée de 10ans. Le fils suit les traces de son père. Ahmed évolue avec les minimes du RAC, actuellement. Son père, lui, continue toujours sa mission.