Le gouvernement va suspendre la construction de sièges publics et l'achat de voitures dans la loi de Finances 2022 Le gouvernement veut s'offrir des marges de manoeuvre budgétaires supplémentaires pour honorer tous ses engagements à commencer par la généralisation de la couverture médicale et sociale à tous les citoyens. Les premiers détails du futur budget sont connus. Sous réserve de la position du prochain gouvernement, l'actuel Exécutif compte grignoter des marges budgétaires là où c'est possible. Première indiscrétion fracassante, la réforme de la Caisse de compensation sera déclenchée dès les prochains mois. Concrètement, les responsables vont démarrer la décompensation progressive de deux principaux produits, à savoir le sucre et la farine. Dans le détail, l'exposé du ministre de l'économie, des finances et de la réforme de l'administration devant les parlementaires a fourni un calendrier détaillé de la réforme. Ainsi, dès 2022, l'Etat va lever progressivement la subvention publique au sucre et réduire le quota de la farine nationale subventionnée. Selon le même calendrier, les prix seront totalement libéralisés pour tous les produits de sucre en 2023 et le quota de la farine définitivement supprimé. Cette année là connaîtra également la réduction de la subvention de 50% du gaz butane. Ce n'est pas tout. L'année 2022 sera sous le signe des économies. Ainsi, le gouvernement compte d'ores et déjà suspendre la construction de nouveaux sièges pour les administrations publiques. De même, l'achat de voitures neuves sera abandonné même si les responsables ne précisent pas si le leasing sera retenu comme alternative à l'instar de ce qui se fait déjà. Quoi qu'il en soit, le gouvernement veut s'offrir des marges de manoeuvre budgétaires supplémentaires pour honorer tous ses engagements à commencer par la généralisation de la couverture médicale et sociale à tous les citoyens. Il est également question de poursuivre la politique de projets stratégiques comme le port de Dakhla Atlantique ou Nador West Med ainsi que l'élargissement du port de Casablanca. Le gouvernement n'écarte pas non plus le recours à l'assiette fiscale pour financer les projets précités ainsi que la poursuite des mécanismes de financement dits novateurs. Il faut préciser que les finances publiques feront face à d'autres défis comme l'augmentation de la masse salariale qui devrait bondir en 2022 seulement de pratiquement 8 milliards de dirhams supplémentaires. Une tendance haussière qui devrait d'ailleurs se poursuivre jusqu'en 2023. A noter que le gouvernement actuel va certainement faire le plus gros du travail concernant l'élaboration du budget 2022. Même si une nouvelle équipe gouvernementale devra reprendre la main en septembre prochain, elle ne pourra pas radicalement changer le PLF 2022 hérité de l'équipe sortante. A noter qu'à la veille de son passage devant les parlementaires, l'argentier du Royaume a fait un exposé sur le bilan d'exécution de la loi de Finances (LF) 2021 et les perspectives d'élaboration du projet de loi de Finances (PMF) 2022 au Conseil de gouvernement, réuni mardi en mode visioconférence. Un communiqué sanctionnant les travaux dudit Conseil indique que le ministre de l'économie, des finances et de la réforme de l'administration a présenté cet exposé devant le Conseil de gouvernement à l'occasion de la présentation du cadre général de l'élaboration de la loi de Finances au titre de l'année 2022, conformément aux dispositions de l'article 47 de la loi organique N 130.13 relative à la loi de Finances. Le ministre a ainsi passé en revue l'évolution de la situation économique eu égard aux développements positifs qu'a connus l'économie au cours du 1er semestre de l'année. Le taux de croissance de l'économie nationale devrait ainsi osciller entre 5,5% et 5,8% en 2021, tenant compte d'une campagne agricole exceptionnelle et une inflation maîtrisable ne dépassant pas un taux de 1%. Défi Pour le gouvernement, les défis relatifs à l'élaboration du projet de loi de Finances de 2022 sont principalement tributaires du coût de généralisation de l'assurance maladie obligatoire au profit des personnes démunies soumis au Ramed en vue de bénéficier du même panier de soins relatifs aux employés du secteur privé et d'accéder aux services hospitaliers aussi bien au niveau du secteur public que privé, tout en tenant compte des exigences liées à la réforme progressive de la Caisse de compensation, conformément aux dispositions de la loi-cadre relative à la protection sociale et la garantie de financement de cette réforme sociale, notamment la généralisation des allocations familiales. Il a également été question de souligner les priorités du projet de la loi de Finances 2022, à savoir la consolidation des bases de la relance économique, le renforcement des mécanismes d'intégration et de généralisation de la protection sociale, le renforcement du capital humain et la réforme du secteur public et la consolidation des mécanismes de gouvernance Le ministre a passé en revue le cadre macroéconomique pour les trois années à venir, indique le communiqué, notant à cet égard que les horizons de croissance devraient s'améliorer pour atteindre 3,2% en 2022, en s'approchant progressivement de son niveau à moyen terme durant les années 2023 et 2024 en enregistrant des taux de 3,8% et 4% respectivement, et ce sous l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne avec une production comprise entre 70 et 74 millions de quintaux.